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Débrouillez-vous mais il me faut une chronique dans Chorus !

Par Yannick DELNESTE

Mardi soir dans les studios d’Europe 1, des dizaines de chanteurs, de tous horizons et générations, sont venus saluer l’aventure Chorus, le magazine et sa rédaction, Fred et Mauricette Hidalgo en tête. Tous à vos postes de radio, ce samedi 10 octobre à 23 heures On connait la musique spécial Chorus : tout sauf un enterrement !

C’est Bernard Joyet qui a démarré. Il était 20h30, la seule fois de la soirée où l’on aura été en avance. Un bidonnant Gérontophile avant une sucrée douceur signée Agnès Bihl. On connait la musique fait Chorus : Thierry Lecamp et sa phrase récurrente de lancement sont en scène, attablé au triangle-table.

Mauricette et Fred Hidalgo invités de Thierry Lecamp (photo Albert Weber)

Mauricette et Fred Hidalgo invités de Thierry Lecamp (photo Albert Weber)

Sur un autre côté, Mauricette et Fred Hidalgo. Fondateurs de la revue il y a 17 ans, après l’aventure Paroles et musique dans les années 80 : 30 ans au service de la chanson francophone, et assommés cet été par la liquidation judiciaire de la société éditrice qu’ils avaient confiée – à l’époque avec confiance – à un dirigeant d’un groupe de presse il y a un an seulement. Quatre numéros plus tard, leur « bébé » est sacrifié sur l’autel d’obscures considérations économiques alors que pendant plus de 15 ans, des tempêtes plus sévères avaient été essuyées avec difficultés mais cohérence et foi en ce trimestriel unique.
Mardi soir, on n’a pas réglé de compte. Après une mise au point salutaire en début d’enregistrement, l’émission a été une « fête à Chorus », comme aux Francos on peut faire la fête aux artistes. La vedette, c’est la revue et ses deux parents, émus et touchés par les témoignages qui se sont succédé pendant plus de trois heures. Le studio a vite été exigu. Ce qu’on n’osait présager s’est bel et bien produit : des dizaines d’artistes sont passés rue François 1er rendre hommage au travail accompli par Chorus : défricheur, découvreur, connaisseur. Le tout avec rigueur.
C’est dans le couloir que s’improvisait l’antichambre de l’enregistrement, et tous les âges de la chanson et de ceux qui la font étaient représentés. Compagnon et « président » de toujours, l’ancien directeur de l’Olympia Jean-Michel Boris croisait Florent Marchet tandis qu’Allain Leprest tenait la porte à Joseph d’Anvers. Avec sa bobine de Clapton version unplugged, Kent faisait preuve d’une patience exemplaire à l’instar d‘un adorable Jean Guidoni. Chacun à leur tour gagnait la petite mais soyeuse scène. Au piano ou à la guitare, les artistes composaient un casting exceptionnel.

Jean Guidoni, un des très nombreux artistes à faire Chorus (photo Albert Weber)

Jean Guidoni, un des très nombreux artistes à faire Chorus (photo Albert Weber)

Nous étions là, Lâche-moi : Pierre Lapointe puis Clarika sortaient leurs bijoux. Avant ou après chaque chanson, les mêmes mots de gratitude ou d’admiration pour l’esprit Chorus. De nombreux artistes sont venus et n’ont pas pu, faute de temps intervenir au micro, chanter une chanson. Mais tous, à une décevante expression près, ont été formidables de sobriété, de chaleur et sobriété. Alexis HK, Mr Roux, Thomas Pitiot, Hervé Lapalud, Presque oui, Florent Marchet sont quelques-uns de ces nombreux soutiens muets d’un soir mais aussi essentiels que tous les autres.
Il y avait les chanteurs présents physiquement. Alain Chamfort, Thomas Fersen et Michel Jonasz (à plus de minuit, au sortir du théâtre où il joue tous les soirs) sont venus dire leur attachement à la revue. « Chorus, c’est comme un disquaire d’avant » disait Jonasz. « Il nous vend ce qu’on veut, ce qu’on connait mais il nous parle et conseille sur des jeunes talents, nous dit « Ok vous aimez ça, mais écoutez donc ça que je viens de découvrir ! » Une dimension très importante qu’il faut sauver. »
Il y avait les chanteurs là et puis ceux qui n’avaient pas pu venir mais qui ont tenu absolument à intervenir, en amont, en direct. Charles Aznavour, Francis Cabrel, Dominique A, Georges Moustaki, Juliette Gréco, Guy Béart, Alain Souchon ou Cali ont ainsi dit et redit leur affection pour les Hidalgo et la « Chorus line ». Sans hiérarchie aucune, détachons quand même deux énormes surprises et exclusivités : Carla Bruni et surtout Jean-Jacques Goldman, silencieux depuis 2002 hors Enfoirés, mais qui n’aura décidément jamais fait faux bond à Chorus et à son couple mythique ! « C’est très touchant » a dû ainsi être prononcé 246 fois par Fred Hidalgo et pour cause : la débauche de louanges avait tout du torrent.
Thierry Lecamp et son équipe faisaient semblant d’improviser et d’être débordés mais l’émission a été menée de main de maître, techniquement et humainement. Impressionnant. « J’ai un album qui sort en janvier, alors vous vous débrouillez mais il me faut une chronique dans Chorus » : la boutade de Nilda Fernandez était joliment symbolique d’un pan fourni de réactions enregistrées mardi. Chorus ne peut pas disparaître comme cela, le rebond est attendu, espéré, et sera soutenu : le message a été maintes et maintes fois répété.
Trois heures et demie plus tard, l’émotion était montée de quelques crans, et la soirée avait réchauffé une rédaction choquée par le couperet tombé cet été. La longue soirée live deviendra une belle émission de deux heures. Elle sera à n’en pas douter, particulièrement riche et émouvante. Mais surtout artistiquement exceptionnelle. Et à Chorus, c’est avant tout cela qui nous intéressait hier, passionne aujourd’hui, et fera vibrer demain.

(Yannick Delneste et Albert Weber sont tous deux journalistes à la revue Chorus)

Pour réécouter l’émission de Thierry Lecamp « On connaît la chanson fait Chorus », c’est au bout de ce lien.

4 Réponses à Débrouillez-vous mais il me faut une chronique dans Chorus !

  1. Thonnet 12 octobre 2009 à 14 h 36 min

    Quel talent ce Yannick Delneste !! Bises d’une Chorusienne, encore et toujours !! Stéphanie T.

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  2. Michel Trihoreau 3 février 2011 à 10 h 02 min

    Merci Yannick pour ce compte-rendu fidèle et vivant. Ce fut une bien belle soirée.

    Répondre
  3. POMMIER Marc 3 février 2011 à 10 h 14 min

    C’est incontestable que Chorus manque, réunissant un très large éventail d’artistes de tous horizons !!!
    Pour ma part, j’aime la revue papier !!! j’ai plus de mal avec les articles du net (mais, je me tiens au courant quand même) !!!
    J’aime lire avant de m »‘endormir, et je m’imagine mal, mon gros écran dans les bras !!!
    Bravo à tous les artistes pour cette soirée !!!
    Fin de semaine en chansons, puisque vendredi, je vais découvrir « LES JOYEUX URBAINS » et samedi, je vais kilométrer pour écouter le nouveau tour de chant de Joan Pau VERDIER que tu as si bien chroniqué récemment avec son nouveau cd très réussi « les rêves gigognes ».
    Allez à bientôt sur papier !!!

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  4. POMMIER Marc 3 février 2011 à 10 h 18 min

    Une petite erreur , je me croyais sur le site de Fred et Mauricette, mais ce n’est pas grave, la seule différence, c’est que Michel n’a pas chroniqué le cd de Joan Pau verdier (mais ça peut-être venir ? Et merci Michel de tes belles chroniques !!!

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