Matin bruni
Déambulation matinale aujourd’hui au supermarché du coin, carrefour de la consommation, dans ce rayon disques en constante cure d’amaigrissement. Depuis bien plus d’un an y trône en quantité Comme si de rien n’était, le troisième CD de Carla, l’épouse de. Assez incroyable d’ailleurs quant on sait qu’un disque fait maintenant 3,3 tours et puis s’en va, sans espoir de retour, sinon bradé à vil prix, à vil pain. C’est que le linéaire est cher… Mais va-t-on brader la première dame de France ? Ce serait incongru et, pour tout dire, un tantinet vexant. Non, je crois plutôt que, l’énorme succès aidant, ce disque est constamment réédité, constamment dispo, pour satisfaire l’énorme potentiel de ceux qui écoutent la chanson par l’oreille droite : Bruni-Sarkozy est à l’évidence le meilleur remède à la crise du disque, ça doit être ça. Et tant pis si on triche un peu sur le chiffre de vente, comme Naïve (maison de disque pour le coup bien nommée) l’avait fait l’an passé à propos de ce même album. Que ne ferait-on pour satisfaire le couple royal (je ne parle pas ici de Ségolène, suivez-donc un peu mon propos, que diantre !).
Quelqu’un m’a dit connaître un papa et sa fille qui, chaque fois qu’ils font leurs courses dans un super, dans un hyper, font ce qu’ils nomment « un acte politique » : ils déplacent, comme si de rien n’était, ce fameux disque du rayon disques à l’étal du papier toilette ou des nettoyants WC. C’est leur trip et, chaque fois, ils se marrent comme des tordus de ce bon gag politique. Chaque fois que quelqu’un me dit Bruni, je pense à eux. Avec tendresse…
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