Mise au net de la revue Chorus
Rien dans la boîte aux lettres, pas plus à l’étal de votre marchand de journaux préféré : Chorus est mort assassiné durant l’été par son nouveau proprio. La chanson dans son ensemble n’aura de cesse de le remercier comme il se doit. Élégant sursaut, bras d’honneur contre cette ignominie autant que grand respect envers les lecteurs de Chorus les artistes et les professionnels de la chanson, les membres de la rédaction de Chorus ont pris l’initiative de publier tous les articles achevés et livrés à la date de la liquidation judiciaire de cette revue, le 22 juillet dernier au tribunal de Nantes. Vous les lirez sur le site www.laredactiondechorus.fr
Lecteur de Chorus depuis le n°1, j’en ai été un beau jour un de ses rédacteurs. Et me refuse à penser que c’est une époque qui s’achève. Chorus est notre bien autant qu’une nécessité. Je lui souhaite un avenir, non forcément sur le net (C’est déjà ça dirait Souchon) mais bien sur papier, qu’on froisse et qu’on corne, qu’on palpe et qu’on caresse.
Je viens d’appeler Millénaire Presse. C’est assez instructif : j’ai appris que tout allait très mal à Chorus et que la rédaction, du moins Fred et Mauricette, connaissait la fragilité fatale à la revue et qu’il n’y avait pas eu d’annonce brutale. Je n’en ai pas cru un mot et l’ai signifié à la brave dame qui me répondait.
Il reste que je suis prêt à faire quelque chose de ma colère si quoi que ce soit s’organise.
Bien à vous.
Michel Boutet
P.S. On a le droit de boycotter les revues de Millénaire Presse (mais, en France, on n’a pas le droit de le dire ! Je ne le dirai donc pas !)
P.P.S. Petit rappel : déclaration du patron de Millénaire en juin 2008 :
« Chorus est une revue d’excellence dont nous entendons conserver l’esprit et la “petite musique intérieure”, indique Nicolas Marc, directeur de Millénaire Presse. Nous saluons l’extraordinaire travail des fondateurs, Mauricette et Fred Hidalgo, en tous points confortés dans leurs fonctions. Nous mettrons tout en œuvre pour permettre à Chorus de renforcer sa position de leader dans le domaine de la presse chanson, tout en restant fidèles au concept et au positionnement de la revue qui sont à l’origine de son succès. »
Chorus des quatre saisons
Au diapason de nos saisons
Il revient fair’ son numéro,
A la bouche mille chansons,
Dans ses poches quelques photos.
Il a côtoyé des artistes,
Loin des faux nez et des paillettes,
Et revient fair’ son tour de piste
En célébrant quelques poètes.
En bel hidalgo de papier
Faisant partager ses humeurs,
Il nous revient les bras chargés
De nouvell’s et de coups de cœur.
De vieux amis perdus de vue
A travers ses mots nous reviennent,
Et puis il nous passe en revue
Les nouveautés qu’il nous ramène.
En vert, en jaune, en rouille, en bleu,
Arc-en-ciel des quatre saisons,
Que chacun vienne comme il peut,
Faire chorus à sa façon.
Cinquante et plus, mais peu importe,
Chaque saison le rend plus beau,
Et que le diable les emporte
Ceux qui le pill’nt sans dire un mot.
Et qu’il vous tire le portrait
Ou qu’il vous ouvre sa mémoire,
Ainsi de rencontr’s en projets,
Voici qu’il écrit notre histoire.
Il nous ouvre son agenda
Pour prendre d’autres rendez-vous,
Sachant bien sûr qu’il sera là,
Où que ça chante, n’importe où.
Il connaît si bien la chanson,
Qu’il la découvre à chaque instant,
En lettres roug’s sur les frontons
Ou au crayon d’un débutant.
En vert, en jaune, en rouille, en bleu,
Arc-en-ciel des quatre saisons,
Que chacun vienne comme il peut,
Faire chorus à sa façon.
Des promesses de ses printemps,
Aux hivers sous sa couverture,
Tell’ment d’automnes foisonnants,
Autant d’étés à l’aventure.
Et s’il connaît bien la musique,
Il peut vous donner sa parole,
De se garder l’esprit critique,
Loin des marchands qui nous racolent.
Et de solstice en équinoxe,
Il faut le voir en grand seigneur,
Entretenir le paradoxe
De ce grand art qu’est l’art mineur.
Comme un petit fil entre nous,
Tissé au fil de ces années,
Qui fait que ces liens que l’on noue
Sont plus que de papier glacé.
En vert, en jaune, en rouille, en bleu,
Arc-en-ciel des quatre saisons,
Que chacun vienne comme il peut,
Faire chorus à sa façon.
Philippe Thivet
Signalons à nos lecteurs que Philippe Thivet s’est rendu simultanément coupable d’un autre poème en commentaire de l’article « L’Arsène et le Bühler »… Ce poème sur Chorus vient d’être transmis à l’ensemble de la Rédaction de Chorus.