Du Côté de la chanson québécoise
Par la consécration du grand festival de Petite-Vallée en 1999 ; puis par les albums
Rue des balivernes (2001) et Le Cirque du temps (2006), Stéphane Côté était alors entré dans notre horizon chanson, par une fort jolie porte qui plus est. C’est dire si on attendait depuis qu’il nous donne de ses nouvelles. C’est chose faite et ça se nomme Des nouvelles, justement : « Avez-vous des nouvelles des valeurs de la vie / Situées dans l’échelle du destin garanti ? / On a appris qu’elles s’étaient effondrées / Les cours des jours en ont fait des marchés ».
Rien de révolutionnaire en ce disque, Côté ne bouleverse pas la donne, n’invente aucun concept, n’imagine pas une hypothétique chanson de demain. Non, il ne fait que s’inscrire à merveille dans une saine tradition par des chansons chaleureuses, profondément humaines, faites de « mots d’amour qui comblent sans quémander ». Côté prend le temps, peaufine ses mots gorgés de notes. Et s’inscrit de plain-pied dans l’histoire de la chanson québécoise. Pas celle que le showbiz exporte dans l’Hexagone : plamondonneries, Dion & Garou et pire encore. Non, celle qui aime le verbe, qui sculpte les émotions à l’intuition, au toucher, sans calcul. Je disais il y a quelques temps de cet artiste : « Il y a en Coté une patte, une empreinte à nulle autre pareille, une façon d’aborder nos vies et de prendre du large, de la hauteur, de les considérer non par une petite fenêtre mais dans une dimension intemporelle, quasi universelle. C’est une sorte de quête, la recherche d’un meilleur sur terre, de relations humaines autres, où on se rencontre, où on se raconte : « Emportez les anges au ciel mais laissez-nous l’illusion de cœurs encore humains sur terre ». Ce ne sont qu’itinéraires, vies qui passent, racines… Espoirs et illusions sans doute, sorte de foi en l’Homme sans nul doute, il y a en ce Côté une sorte de lumineuse naïveté qui vous galvanise sur l’instant, qui vous fait croire l’espace d’une chanson, le temps d’un récital, que tout est possible. Dit comme ça, ça fait songer à l’autre québécois qu’est Gilles Vigneault : c’est aussi nécessaire ». Le nouvel opus du québécois confirme largement l’impression.
Ce nouvel album est sorti fin août. C’est vrai que le Québec et ses disquaires nous sont géographiquement loin. Un peu moins quand on sait que Stéphane Côté s’en vient visiter la vieille Europe dans quelques semaines (les 28 et 29 octobre à Lutry, en Suisse ; le 30 octobre à Delémont, en Suisse : le lendemain à Saint-Imier, chez les Helvètes toujours ; enfin les 2 et 4 novembre à Paris). De quoi faire provision de chansons et de disques.
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