Le jour J
Il y a peu, Les Fatals Picards ont fait raisonnable scandale par une chanson consacrée à la mort de l’idole : Le Jour de la mort de Johnny. Les Fatals Picards sont chez Warner, label dont l’hôte principal est Hallyday en personne, « la dernière idole des jeunes devenus vieux ». Qui n’a pas aimé l’idée de cette chanson (ça doit lui rappeler de sombres et stupides rumeurs passées) et Warner en a donc interdit la sortie discographique. Vous la retrouverez donc sur scène ou sur le net :
« On se sentira tous un peu belge / On se sentira tous un peu triste / On se sentira tous un peu suisse / Oh oui, le jour de la mort de Johnny »
La presse y a vu matière à pondre nombre de papiers. Ce qui est toujours bon au moment même de la sortie du nouvel opus des Fatals Picards, Le Sens de la Gravité. Et lisibilité maximum pour ces pourfendeurs de mythes qui, après le Bernard Lavilliers du précédent album, touchaient cette fois-ci au chanteur sacré dieu. Bon, à l’attention de cette presse justement, et des gens qui, de leurs petits doigts sur le clavier, écrivent des trucs dedans, à l’intention de ceux, bien plus nombreux, qui aiment la chanson, rappelons la chanson La Mort à Johnny (2006) écrite et chantée par La Blanche :
« Depuis le temps qu’il accapare les ondes, j’avais fini par croire / Que ce gars était immortel, comme un genre d’organe officiel / Et qu’on était tous condamnés, toute notre vie à l’écouter / Un peu comme en Corée du Nord… sauf qu’aujourd’hui Johnny est mort / Le Président, l’air solennel, décréta le deuil national / Puis l’on fit donner les sirènes pour les défuntes cordes vocales (…) »
Cette chanson, sur un disque autoproduit (distribué par L’Autre distribution), n’a pas eu l’heur de sonner à l’oreille des programmateurs. C’est que, comprenez-vous, on n’allait pas dire du mal de Johnny, justement. Et personne ne semble avoir fait ensuite le lien entre cette chanson de La Blanche et celle des Fatals Picards. Personne sauf Serge Llado dans sa chronique sur Europe 1, y mêlant même d’autres chansons, donc la fameuse car irrésistible « faut pas dire du mal de Johnny » de Loïc Lantoine.
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