Barjac 2022. Alcaz : vingt ans, c’est épatant !
Sauvé dans Anne-Marie Panigada, En scène, Festivals
Tags: Alcaz, Barjac 2022, Nouvelles
Barjac m’enchante. 31 juillet 2022, esplanade Jean-Ferrat,
Ceux qui, comme moi, suivent depuis des lustres ce duo marseillais, Vyviann Cayol et Jean-Yves Liévaux, ont été comblés : vivre en direct des noces de porcelaine est chose rare, appréciable et joyeux événement. La précédente venue d’Alacaz à Barjac, en 2014, alors au Pradet, avait été quelque peu gâchée et écourtée, on s’en souvient, par un précédent concert qui avait duré bien au-delà du temps réglementaire. Là, nos éternels tourtereaux se produisent sur la vaste scène de la cour du château : ils vont y étaler leur bonheur de vivre et la juste étendue de leurs sentiments. Parler de chanson d’amour est finalement étrange à Barjac, si elle n’est accompagnée d’un fort alibi poétique. Il n’en manque d’ailleurs pas à Alcaz, même si ses vers ne sauraient rivaliser avec ceux de Ronsard ou de Lamartine. Et on trouvera (si, si!) des spectateurs leur faisant reproche d’être trop « Nous Deux », trop « variété » : chanter le bonheur à deux serait-il impudique à leurs oreilles ?
Vyviann et Jean-Yves nous font rétrospective, déroulent leur saga, depuis cette rencontre, fortuite il va de soi, entre les deux artistes. Vyviann chantant alors une de ses créations, La vie va, qui bien vite deviendra le tube d’Alcaz, et le titre de leur premier album : « Qu’avons nous vu dans nos deux vies / Si ce n’est nos ans qui s’en vont… / Le vent va vite et la vie va / La vie va vite ». Cette chanson n’a pas fini de voyager, à chaque fois de se colorer au contact des lieux et du public. Sur la mythique et magique scène de Barjac, ce brillant duo a d’la gueule : on les sent heureux de nous offrir à nouveau cette chanson qui recèle tout l’art du duo.
Ce sont chansons et anecdotes, de celles qui balisent une vie d’artistes, d’humains. Beau cadeau à leur public fidèle, peut-être plus difficile d’accès à ceux qui ce soir les découvrent car il leur faut pénétrer cette intimité dont ils n’ont pas vécu l’histoire, les concerts et disques successifs : « Nous sommes toute une histoire / Nous sommes faits de secrets / D’encre noire et de craie / De mots aléatoires ».
Bien sûr il y a des repères forcément communs : le Québec (et immanquablement Le Petit bonheur de Félix Leclerc) même si nous n’y sommes pas tous allés, Brassens que nous avons tous dans notre trousse de secours… Ils ont en plus cet accent de La Canebière et cette survivance d’une tradition chanson qui jadis passa par l’Alcazar, dont ils tirent leur nom. Ils ont pour eux cette simplicité et ce charisme. Et l’élégance autant que la politesse du partage.
Au terme de leur jolie prestation, Yves Jamait est venu les rejoindre pour un trio inédit, dans une complicité naturelle : quant les sincérités se rejoignent, tout est possible, comme cet instant entre tous magique.
Le site d’Alcaz, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit d’eux, c’est là.
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