Namur 2022. La folie Cali
Les Solidarités, Namur, 28 août 2022,
Quiconque l’a déjà applaudi sait que tout peut arriver avec Cali. Sur scène, l’homme s’avère incontrôlable et s’abandonne à tous les excès, pour le plus grand plaisir des spectateurs. Ô joie, il n’a pas fait mentir sa réputation en ce dimanche radieux, offrant au festival des Solidarités un de ces concerts dont on reparlera dans les chaumières pendant longtemps.
Pourquoi d’ailleurs Cali devrait-il attendre de fouler les planches pour assurer le show ? Alors qu’il gagnait les coulisses en remontant une passerelle sur le côté de la scène, une vingtaine de minutes avant l’heure prévue, et que le public, l’ayant aperçu, l’applaudissait chaleureusement, que croyez-vous qu’il fit ? Ni une, ni deux, il a quitté son équipe et est venu prendre un bain de foule au dépourvu, distribuant des frissons de bonheur à l’assistance, aux anges de bénéficier d’une telle attention. Si la générosité doit un jour avoir un visage, nul doute que ce sera celui du natif de Perpignan.
Avec un tel préambule, inutile de préciser que l’affaire était dans la poche. Dès son entrée en scène, le triomphe est total et le public namurois, déjà si bienveillant et enthousiaste de nature, lui réserve une ovation des grands soirs. Cali nous lance directement un « Debout ! » comme mot d’ordre, mais en avions-nous besoin ? D’autant que retentissent les premières notes d’un premier tube, Elle m’a dit, que la foule en délire reprend spontanément en chœur. « Je crois que je ne t’aime plus » ? Pas nous, en tout cas !
La folie sera de mise pour le reste du concert. D’emblée, Cali demande à tous les photographes agglutinés devant la scène de monter le rejoindre, histoire de leur permettre de flasher tranquillement l’espace de la première chanson. Dès le troisième morceau, Je sais ta vie, il s’offre son traditionnel jeté dans la foule et, littéralement porté par le public, remonte l’amphithéâtre jusqu’à la régie avant de le redescendre, sous les cris de joie et les GSM qui crépitent. L’énergique La vie quoi qui suit n’éteint bien sûr pas le feu, pas plus que le plus apaisé nouveau titre, Lâche pas (l’album sort le 14 octobre). Trois classiques (C’est quand le bonheur, Je te souhaite à mon pire ennemi et Dolorosa) achèvent de mettre le public K.O., qui trouve pourtant encore la force de faire un triomphe aux Je dois encore vivre et 1000 cœurs, deux chansons définissant si bien l’artiste.
Cali, ce sont des chansons au fond triste chantées avec une énergie sans pareille. Des balades d’amours blessées qu’on reprend en chœur. Des plaintes déchirantes qu’on hurle à la joie. De l’émotion contenue et de la liesse expansive.
Cali, c’est un showman hors pair, sans limites, partageur à l’extrême, qui transpire le rock et la gentillesse. Un danseur contagieux. Un directeur souriant de chorales improvisées. Un faiseur de fête sans pareil.
« Est-ce que tu sens l’odeur délicieuse de la liberté ? », nous chante-t-il ? Lors de ses concerts, à coup sûr !
MAIS AUSSI
Avant que ne déferle l’ouragan Cali, la houle s’était déjà invitée dans le beau théâtre de Verdure avec la dernière sensation du plat pays, Pierre de Maere. Alors qu’il n’a encore qu’un E.P. dans sa mallette, l’album n’étant annoncé qu’en 2023, l’homme a déjà son public, qui a si bien accueilli son Un jour je marierai un ange. Il déboule sur scène affublé d’une tenue probablement née après une nuit trop arrosée dans le cerveau pas net d’un styliste de Desigual, le sourire aux lèvres, la danse aux pieds et la maladresse assumée. Il nous offre des chansons électro-pop qu’il interprète d’une voix sûre, osant des envolées dans les aigus dignes d’un Polnareff de la grande époque. C’est frais et jeune, ça sort du commun, ça évoque Bowie, Mika ou Stromae, et c’est déjà très au point. Souhaitons à ce sympathique chanteur d’à peine 21 ans tout le succès qu’il mérite.
Le facebook de Cali, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs en a déjà dit, c’est là.
La page Pierre de Maere sur le site Wspectacle.com, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs en a déjà dit, c’est là.
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