Mouhet 2022, le brillant millésime !
Festiv’en Marche, Mouhet (Indre),
La bible culturelle téléramesque n’en fera jamais mention dans son guide des festivals. Remarquez qu’elle ne parle pas non plus de Barjac ou de Montcuq, ni du Bernard-Dimey ni du Marc-Robine… Alors Mouhet ! D’ailleurs, Mouhet, c’est où ? Et combien de divisions ? Un petit village de 402 âmes, hors des grands itinéraires, une grange (très bien) arrangée en (belle) salle de spectacles. Jauge petite, public fidèle et solidaire, artistes désireux de s’y produire, même à l’étroit, même si Govrache a dû y abdiquer ses décors de lumière… Le Festiv’en Marche est une pépite petite mais une pépite, une vraie ! Un bonheur même s’il ne faut pas le dire trop haut : pas tellement plus de place pour y accueillir plus de monde.
L’idée d’un festival revient à un certain Allain Leprest, de passage en ce lieu, le suggérant au local de l’étape Eric Laurent, lui-même chanteur et militant de cet art : « J’ai un carnet d’adresse, ça va t’aider ». Depuis, chaque année, le générique de ce festival s’étoffe de grands noms de la chanson, de fleurons de la plus pure émotion.
C’était la dixième édition de Festiv’en Marche (un nom qui ne doit rien à Jupiter soit dit en passant), édition reculée de deux ans cause à la pandémie. Le public était à nouveau présent, confiant. Il y a deux sortes d’artistes ici : ceux qu’on connaît, parce qu’ils sont du coin (Tom Bird ou FredOberT) ou parce qu’ils sont déjà venus (Michèle Bernard ou encore Govrache, qui depuis habite à proximité, on dit qu’il s’en ait fallu d’un cheveu pour qu’il achète à Mouhet même), et ceux qui sont inconnus, tels le Lyonnais Frédéric Bobin ou l’Helvète Bel Hubert. Tous sont pareillement accueillis, avec fol enthousiasme.
Ce qu’il y a d’étonnant, ici plus encore qu’ailleurs, c’est l’osmose entre toutes les composantes du festival : les bénévoles (nombre d’entre eux sont affectés à la cuisine), les artistes et techniciens et le public. Même l’humble reporter de NosEnchanteurs accueilli comme on le ferait d’un ami.
Il y a cette grange-spectacle de Mouhet. Il y eut deux autres lieux, à Lignac comme à Éguzon, communes plus enclines que d’autres à « accueillir » la culture. Si ce ne sont les lotos et concours de pêche dont les annonces obturent les vitres de l’Intermarché le plus proche, la culture est rare en cette terre un peu aride qui a pourtant produit une vedette en la personne de Gauvain Sers, ancien lauréat et désormais parrain du concours chanson de Festiv’en Marche, remporté cette année par Emmanuelle Mei.
Eric Laurent et son équipe ne peuvent qu’être satisfaits de ce brillant millésime qui a vu se succéder Yvan Dautin, La Compagnie Furiosa, Michèle Bernard & Monique Brun, FredOberT, Tom Bird, Bel Hubert, Frédéric Bobin, Govrache et, par la pensée autant que par l’évocation, Jean-Marc Le Bihan. Seul revers, l’annulation de la Foire aux vinyles, par manque de participants (en fait un seul vendeur, qui si ça se trouve ne vendait que du Francis Lalanne…).
Sous le petit chapiteau de restauration, antichambre des soirées et dépositaire autant de discussions passionnées que d’éclats de rire mémorables, signalons et saluons comme il se doit l’étonnant Kasper et son piano mobile dont il est possible de se demander qui est le plus punk des deux. Un musicien étonnant, chanteur de surcroît, au répertoire sans fin ni faim, qui en d’autres lieux se produit aussi en piano-chopper. Je me souviendrais longtemps des échanges passionnés, devant des verres de pinard, entre ce Géo-Trouvetout des pianos réinventés et le garagiste-chanteur Bel Hubert. De là à dire que la chanson n’est qu’une forme versifiée de bricolage poétique…
Le site de Festiv’en Marche, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs en a déjà dit, c’est là.
Je souscris au commentaire élogieux et fidèle de M Kemper!
Ce furent de belles soirées où artistes et publicse sont compris et appréciés…
Je ne reprendrai M Kemper que sur l’expression « terre aride » concernant cette partie du Limousin ( je suis né à une vingtaine de km de Mouhet, ceci explique cela!)
Oui! Mouhet est magique et Éric Laurent a été bien inspiré de suivre la suggestion d’Allain Leprest avec courage et pugnacité!
L’an prochain, je reviendrai, foi de Creusois émigré en Sologne!