On vient chez vous : chanson de proximité
Quand un scientifique rencontre un autre scientifique, qu’est-ce qu’ils s’racontent ? Des histoires de sc… Ben non, pas eux, ou pas forcément ! Ils jouent et chantent ensemble. Eux ce sont Sébastien Guerrier et François Fabre. Tout deux vivent au pays des volcans, en Auvergne, du côté de Clermont-Ferrand. Ils se connaissent depuis l’aube des années 2000, entre scène de théâtre universitaire et radio associative. Ils collaborent un temps au sein d’un groupe local, Sabaya. Nous avions chroniqué le disque de Sébastien Guerrier, Vivre debout. Les voici de nouveau ensemble, toujours autour d’une chanson qui ne cache pas ses influences populaire, trad’ même, pour un disque et des concerts communs. Des concerts « tout-terrain » à jouer sur la place publique comme dans la salle des fêtes de proximité. Ou chez vous, dans votre salon, une fois les meuble repoussés… A tel point que leur duo se nomme « On vient chez vous » : pas besoin d’être plus explicite. François s’accompagne d’un chromatique, Sébastien de guitare et d’harmonica, d’un saxo et d’une clarinette, d’un beat box aussi. Leur répertoire ? Beaucoup de textes d’un parolier du cru, Cyril C.Sarot, très prisé par les artistes en recherche de belles paroles (parolier pour Coline Malice, Emile Sanchis, Michel Boutet, La Bestiole, Jann Halexander, Bertrand Clément, etc.). Et quelques autres de François Fabre. Du centenaire Boby Lapointe, de Bernard Dimey et de Claude Astier aussi. Ils reprennent aussi la fameuse Complainte du partisan d’Emmanuel d’Astier de la Vigerie…
De la chanson bien faite, bien musiquée, simple comme bonjour, qui vous saisit et vous emporte dans ses vers, avec un petit accent d’Higelin des débuts… Une qui a l’insolence de se passer des canaux habituels pour arriver à vos oreilles : l’électricité n’est pas sa fée. Ça peut vous parler de la pluie ou du beau temps ; ça peut aussi, plus insidieusement du temps présent : « L’insoumis du dedans qui sait être invisible / La liberté frisson bourdonnant d’essentiel / Cet oiseau intérieur et planant dans son ciel / Parcourant de son chant le maquis du sensible ». La reprise de La Complainte des partisans (qu’on connaît chanté par Leonard Cohen et par Joan Baez) en fait logique et lointain écho : « Le vent passe sur les tombes / La liberté reviendra / On nous oubliera / Nous rentrerons dans l’ombre ».
États d’âme, états d’être, nos deux amis explorent l’humain dans ses espoirs et servitudes. Et si ce chant parfois parle d’amour, c’est aux abois, qui aboie : « Oui l’amour est une chien et à l’affût il mord ! / Mais malgré la douleur et les tourments sans fin / L’animal affamé m’aura transmis sa faim / Moi qui sais sa morsure, je me la souhaite encore… »
Si nous pouvons conseiller nos lecteurs et faire suggestion aux programmateurs, c’est d’inviter On vient chez vous. Et, dans cette attente, de faire bon accueil à ce disque qui souvent reviendra sur la platine, tant il est grand plaisir..
On vient chez vous, La vie, des fois, autoproduit millésimé 2020 mais sorti en 2021. Le site de Sébastien Guerrier, c’est ici ; le site de François Fabre, c’est là.
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