Tim Dup, bien de son époque
Bruxelles, le W:Halll, 26 mars 2022,
Saluons tout d’abord le bel éclectisme dont le W:Halll fait montre dans sa programmation. Il nous a en effet été donné d’y apprécier, à deux jours d’intervalle, les prestations de deux jeunes pousses de la chanson française. Après la prestation le 24 mars de Gauvain Sers, c’est Tim Dup (Timothée Dupperay de son vrai nom), relativement moins médiatisé, que s’en est venu brûler les planches bruxelloises. Deux chanteurs ayant bien des choses en commun, comme leur jeune âge ou leur œuvre artistique (3 albums chacun, parus grosso modo en même temps), mais offrant des prestations diamétralement opposées. Qui oserait encore nier la richesse de la chanson actuelle et prétendre à l’inexistence de la relève ?
C’est un Tim Dup tout sourire qui nous rejoint. Heureux d’enfin retrouver la scène pour y défendre son nouvel album sorti en juin dernier, intitulé La Course folle. Mais aussi celui qui l’avait précédé de peu, son Qu’en restera-t-il ? de janvier 2020, lui qui n’avait pu vivre sa vie publique because le méchant virus et la tournée annulée. La setlist sera donc constituée essentiellement de titres issus de ces deux opus, à deux exceptions près (Soleil noir et son mini-tube écolo Vers les ourses polaires).
Nous avions déjà eu l’occasion d’applaudir Tim Dup à ses débuts pas bien lointains, en 2018. Il n’avait alors qu’un album à nous offrir, qu’il présentait sur scène en solo, s’accompagnant au piano-synthé. Rien de bien marquant dans notre souvenir, avouons-le. La surprise du concert de ce soir n’en fut que plus grande. L’homme a mûri et pris de l’assurance, n’hésitant pas à danser, à descendre dans la salle pour haranguer le public, à dialoguer entre deux morceaux. Il faut dire qu’il chante à présent entouré de deux solides comparses (Thomas Clairice à la basse et François Lasserre à la collection de guitares), élargissant ainsi sa palette musicale et lui donnant les coudées franches pour assurer le show.
Le concert, agrémenté de projections éparses, est donc dansant et joyeux. Le Tim Dup mélancolique des origines a décidé de se lâcher et de mettre en avant son côté radieux. Les paroles évoquent le soleil, l’Italie, la lumière, la libération des corps et des âmes. Des chansons rythmées qui font se lever le public, que l’artiste, doté d’une très belle voix, interprète avec une grande variété de chant. Des moments plus intimistes également, qui nous permettent d’apprécier ses talents de pianiste. De l’électro-pop virant sur le rock, avec des échappées dans le phrasé rap pour certains morceaux. Des textes empreints de questionnements sur le monde mais porteurs d’espoir. C’est frais, c’est moderne, c’est de la chanson d’aujourd’hui. On pense souvent à Christophe, mais aussi à son disciple Raphaël. Tim Dup, troisième maillon de la chaîne ?
« Je ne fuis plus l’orage / J’ai envie d’en découdre », nous chante-t-il. Que cette énergie, cette rage de vivre, cet optimisme lucide font du bien. Suivons Tim Dup dans sa course folle.
Le site de Tim Dup, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lui, c’est là.
ET AUSSI AUREL
En première partie, une découverte venue du proche Brabant wallon : Aurel, jeune trentenaire s’étant décidé à abandonner les groupes chantant en anglais pour se lancer dans une formule solo en français. Il s’accompagnait exceptionnellement à la guitare ce soir-là., alors qu’il donne en principe dans la pop sautillante avec machines. Une sympathique prestation limitée à cinq chansons. Bien peu pour se faire une idée précise, mais suffisamment pour avoir envie de le retrouver pour un concert complet.
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