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Marie Coutant, la cerise sur le gâteau

Marie Coutant (photo Jean Frémiot)

Marie Coutant (photo Jean Frémiot)

C’est une artiste discrète, qui depuis trois décennies trace sa route dans les sillons de la chanson. Si discrète que c’est en presque inconnue qu’elle figura il y a peu au prestigieux générique de Barjac m’en chante. Depuis trente ans elle écrit « sur des feuilles qui s’envolent au vent » : « Je mets des mots, des mélodies qui s’inspirent du sauvage et de la nature et transmettent de l’énergie, de la chaleur humaine. » C’est ce qu’on ressent à nouveau à l’écoute de ce superbe album, non féministe mais très féminin, par des chansons conçues comme des images, des tableaux qui s’adressent à la féminité. Même, je crois, quand elle reprend à Brassens ses Copains d’abord. Marie Coutant est de celles et ceux qui croient « en l’amour et l’amitié pour ouvrir nos cœurs, donner la vie, éveiller nos consciences » : si telle est sa profession de foi, elle l’accomplit ici avec brio, avec talent. Le terrain de vie de Coutant c’est le monde du vivant, le monde entier, sa biodiversité, végétale, animale, minérale. Et l’Homme qui vit dessus. Par le titre de cet album, par certaines des dix-sept (!) chansons qui gorgent cet album, la femme y tient certes un rôle particulier, à la fois mystère et bon sens : « On est haut comme trois pommes / Dans not’ cœur d’artichaut / On a un secret pour les hommes ». La chanson-titre est en soit un hymne à « À toutes ces dames / Dans ma mémoire / Résistant malgré les drames / Au désespoir / Des savantes interdites / Mères émérites / Il y a une part de nous-même / Chez ces femmes qu’on aime. »

Aux-femmes-du-mondeC’est une chanson franche, aux paroles sensibles, vers finement ouvragés qui fourmillent de sentiments, de révoltes, d’émotions. A chaque chanson sa mélodie et Marie est de presque tous les instruments, guitares comme ukulélé, basse comme clarinette. Des apports extérieurs, parfois, lui prêtent main forte : batterie, percus, vielle, cornemuse, bouzouki, oud, saxophone et trompette. Tout dans la douceur, tout concourant à la cohérence du propos, métronome au tempo de l’émotion, des questions, des résolutions. Avec souvent des propos graves, mais pas toujours, car « Je fabule, je m’amuse avec un rien / Je fais des bulles, des ombres avec mes mains / Des libellules, dans ma bulle je me sens bien / Je fabule. » Dans sa bulle on ne sait, mais dans une bulle oui, un écosystème : c’est ici rien que du naturel, rien de frelaté, du bio au sens de la biodiversité, au sens du sain. Marie Coutant est une terrienne, ses chansons poussent de la terre, loin de celles glyphosatées des gros labels qui poussent hors sol et polluent à outrance nos oreilles. Plus d’une heure d’air pur ici, « des poèmes à la crème / comme on aime », ça nous rassure pour cette chanson qui, dans les radios, est capable du pire. Et, entre autre par Marie Coutant, du meilleur. Au prix Coutant, mais je dois l’avoir déjà dit.

Marie Coutant, Aux femmes du monde, 2021

Le site de Marie Coutant, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit d’elle, c’est là.

 

« Aux femmes du monde » : Image de prévisualisation YouTube

« Cerise sur le gâteau » : Image de prévisualisation YouTube

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