Le label Tôt ou Tard à l’heure H des 25 ans
25 ans déjà, 25 ans seulement. Lorsque l’on se nomme Tôt ou Tard (une signature en forme de parrainage qui revient à Jacques Higelin), le temps s’inscrit dans un créneau ouvert. Pour le label c’est l’heure en cet automne de marquer un quart de siècle. 25 ans, çà ne peut passer inaperçu dans un secteur culturel qui connaît bien des péripéties. Label totalement indépendant depuis 2005, Tôt ou tard ne pouvait marquer cette étape qu’en musique bien évidemment. Restait à trouver la bonne idée. Voilà qui est fait : Des artistes maison, certains connus d’autres moins, reprennent des titres d’autres artistes maison. Comme, le précise le label, une sorte de jeu marabout-bout de ficelle, qui illustre l’esprit de famille cultivé par les responsables, Vincent Frèrebeau en tête. Ancien musicien lui-même, d’abord immergé dans le répertoire anglo-saxon, avant de passer à la production d’artistes cet aventurier à sa façon cultive le savoir-faire de l’artisan dans un monde industrieux. Avec des hauts et des bas au fil des années et des mutations technologiques.
Confinements, distanciations, mesures sanitaires obligent, les pensionnaires du label ont décidé d’intervertir leurs répertoires. Chacun de son côté avant de se retrouver sur la photo au cœur du bâtiment de caractère qui abrite le label, dans une rue parisienne qui porte le nom du propriétaire d’une folie d’antan, maison de campagne.
Le double album 25 ans (disponible en format CD, digital et vinyles) offre un plateau de choix. Outre un titre inédit « Tinassi-li » (épouse moi) duo concocté par Yael Naim (une des meilleurs ventes du label en 2007 avec le tube New Soul) et le pianiste couteau suisse Albin de la Simone, l’heure est aux reprises puisées dans le catalogue Tôt ou Tard. Vianney, pilier du moment, chante « Vie Varda » de Vincent Delerm qui lui s’approprie avec Albin de la Simone Jeanne Cherhal (Je voudrais dormir) et L, Raphaëlle Lannadère, (Château rouge ). Et ainsi de suite en 28 titres. Le jeune Chiloo donne des habits neufs à Vianney, encore lui (Je m’en vais). Clou regarde La grande ourse de J.P. Nataf. Eraz Muqoli reprend Blue de Cats on Trees. Ou encore deux petits nouveaux, Charlie Winston et Philippe Campion, le petit-fils du forain Marcel, avec Fool’s gold de Lhasa, trop tôt disparue, et Lonely de Yael Naim. De leur côté Thomas Fersen et Christian Olivier font le duo sur le titre Chambre sous les toits de…Jacques Higelin. La liste est longue en 28 titres où s’illustrent aussi Mathieu Boegaerts, Shaka Ponk, le volet rock du label, ou Blick Bassy. Tout ce beau monde se retrouve dans des interprétations dites collégiales bien dans l’esprit maison. A votre bon chœur. La palme, éphémère, de ce charivari amical revient, à mon sens, à Dick Annegarn livrant une version inattendue du tube de Yael Naim New Soul, promu dans les pubs d’Apple, devenu SI seul, ponctué de lala lala rugueux.
Label et la fête, çà le fait. Lancé en 1996 comme un département de Warner et inscrit dans le registre renouveau de la chanson française, le label a élargi son registre et fonctionne toujours au coup de cœur en donnant les moyens de durer à des artistes. Vincent Frèrebeau a reconnu dans les médias quelques loupés, mais sans regrets, comme Benabar ou Louise Attaque. Prochaine adoption dans la « famille », Clara Ysé et sa bouleversante mélancolie.
(Collectif) Tôt ou tard, 25 ans. Digital, 2 CD, 2 LP vinyles. Le site de Tôt ou Tard, c’est là.
Collégiale des artistes Tôt ou Tard « Small Song » :
Collégiale des artistes Tôt ou Tard « Les tours d’horloge » :
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