La Clou du spectacle
Bruxelles, le W:Halll, 5 novembre 2021,
Clou est une jeune artiste parisienne, à la tête d’une impressionnante discographie d’un seul album, intitulé Orages, sorti voici un an sur le prestigieux label Tôt ou Tard. Elle était de passage par le plat pays en ce congé de Toussaint et s’en réjouissait à deux titres. D’abord parce que le public belge, c’est bien connu, est le meilleur du monde. Et puis (et surtout ?) parce qu’elle allait avoir l’occasion de se goinfrer de Poulycroc® à la première friterie venue. Telle est l’information que la belle, tout sourire, a divulguée au public du W:Hall, venu l’applaudir en trop petit nombre, mais avec une motivation de première force.
Cette anecdote est révélatrice de la bonne humeur qui a régné durant toute la prestation de la chanteuse, qui s’amuse de sa notoriété précaire (« Y en a-t-il qui me connaissent dans la salle, à part ma famille bien sûr ? », nous demande-t-elle d’emblée), qui chambre ses deux musiciens, ou remercie les derniers rangs de s’être levés pour danser tout en tançant gentiment les premiers d’être restés stoïquement assis.
Cette chaleur communicative vient à l’appui de chansons pop bien agréables, servies par un chant maîtrisé, même si l’artiste gagnerait à améliorer son élocution et à être plus expressive dans son interprétation. Au programme : la quasi-totalité de son album, bien entendu, auquel on ajoutera deux reprises de bon goût (I’m on fire, de Bruce Springsteen, partiellement adaptée en français, et Fast car de Tracy Chapman) et trois titres inédits, qui figureront peut-être sur le futur deuxième album. Des chansons mélancoliques, comme cet émouvant Comme au cinéma interprété en piano solo, chaloupées pour faire remuer l’assistance (Comment ou Soleil), voire au ton plus rock (On avance). Efficacement entourée d’un batteur et d’un bassiste, Clou s’accompagne à la guitare, qu’elle n’abandonne que pour se réfugier à deux reprises derrière son clavier. Probablement devrait-elle aussi oser chanter sans instrument aucun, armée de son seul micro, pour à la fois doper son jeu scénique et emporter davantage encore le public, qui ne demande que ça…
En guise d’ultime rappel, à la demande insistante d’un spectateur, Clou reviendra seule nous offrir Les Gauloises bleues d’Yves Simon, titre qu’elle reprenait en 2018 sur l’album-hommages Génération(s) éperdue(s). Une belle chanson, un peu oubliée, qu’elle chante avec sensibilité, soulignant sa filiation évidente avec le créateur de J’ai rêvé New-York.
Avant cela, nous nous étions presque quittés sur le titre inédit Mes rêves, que Clou envisage de ne pas enregistrer, pour en laisser la primeur aux gens venus l’applaudir. Un morceau sensible aux allures d’autoportrait. « Je vais vers demain », y chante-t-elle. L’avenir lui appartient en effet.
P.S. : Ceux qui ne connaîtraient pas les Poulycroc® ne peuvent en aucune façon se considérer comme des gastronomes avertis. Un séjour en Belgique d’urgence leur est conseillé.
La page Clou sur le site Tôt ou Tard, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit d’elle, c’est là.
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