Dom la Nena, petite fée clochette
7 octobre 2021, Le Petit-Duc, Aix en Provence
On ne peut rêver mieux que Dominique Pinto (c’est le nom de naissance de Dom) pour incarner la transversalité chère au Petit Duc.
Dom est une jeune maman, la petite trentaine, mais on lui donnerait facilement quatorze ans dans sa robe légère floue aux couleurs pastel, d’où son nom de scène, la petite (fille), nena en portugais. Née au Brésil, elle apprend le piano dès cinq ans, puis le violoncelle à sept, à Paris – et le français. Intrépide, elle va à onze ans sonner à la porte de la pianiste France Clidat. De retour au Brésil, elle va suivre, pensionnaire en Argentine, les cours de Christine Walevska, déesse américaine (comme son nom ne l’indique pas) du violoncelle. Et voilà comment Dom maîtrise le français, l’espagnol et l’anglais en sus du brésilien, et est capable de jouer de nombreux instruments. De retour en France à dix-huit ans, elle a rencontré Edith Fambuena, accompagné Jane Birkin,… ou Piers Faccini, dans le studio duquel elle a enregistré son premier disque, Ela. Elle mène en parallèle son projet solo et le projet avec Rosemary Standley Birds on a wire depuis 2012. Dès 2011, elle compose et écrit ses textes en portugais, en espagnol et un peu en français, peut tout chanter du lyrique à la chanson, du poème mis en musique classique au folk-rock ou au jazz en passant par le traditionnel et la musique du monde. Choisissant toujours l’expérimentation, le risque, la fragilité plutôt que le facile.
C’est une petite femme-orchestre que nous avons trouvée sur la scène du théâtre, s’accompagnant au violoncelle dont elle sait jouer de toutes les façons, frappé, pincé, caressé, avec ou sans archet, touché comme une contrebasse. Battant des mains, glissant des grelots à sa cheville tout en jouant du ukulele pour reprendre La nena soy yo (2015), trouvant l’équilibre entre son boisé et électrique. Leçon de danse – réussit à faire lever un rang de spectateurs anesthésiés par un an de quarantaine. Leçon d’espagnol, [prononcez le yo -moi- presque jo(oo...), l'accent argentin est proche du brésilien, NDLR]. Use de percussions, de console, de pédale, mettant tout ce petit monde en boucles sonores, jusqu’à se faire soi-même les chœurs, avec la complicité de l’altiste Thibaut Lescure, son ingénieur du son. Un mélange de chansons un peu pop, un peu folk, un peu bossa, de son troisième album, Tempo, sorti en février, qui parle de temps, d’oiseaux, d’amour et de rêves…
Voix cristalline légère ou puissante, comme une caresse quand elle chante Qu’il est doux de rêver, ou en guise de berceuse Sonho meu [Mon rêve], de Dona Ivone Lara. Ses chansons ressemblent souvent à des ritournelles enfantines, éternelles. « Tourne le vent, tourne la terre, tout doucement, tout à l’envers, toute une vie entière, le ciel ou l ’enfer… ».
Et aussi au Petit-Duc, le 8 octobre 2021 la première soirée jazz de la saison, le pianiste virtuose Mario Canonge avec Michel Alibo à la contrebasse et Arnaud Dolmen à la batterie, un très chaleureux trio jazz des Caraïbes ; et le 15 octobre le trompettiste Christophe LeLoil en Quintet avec Serge Lazarevitch à la guitare et Emilie Lesbros, newyorkaise d’adoption au chant, comme un cinquième instrument, et toujours Pierre Fenichel à la contrebasse et Cedrick Bec à la batterie (sortie de leur album le 10 décembre).
Prochain concert chanson Guillaume Farley en trio ce samedi 16 octobre pour Blindé, album qui sort en février 2022.
Le site de Dom La Nena, c’est ici. Ce que NosEnchanteurs a déjà dit de Dom La Nena, là.
Dom revient à Aix-en-Provence au 6MIC le 29 octobre 2021 pour le duo Birds on a wire en co-plateau avec Blick Bassy. Elle est le 19 octobre en solo au Café de la danse à Paris, autres dates sur son site.
Oiseau Sauvage
Quién podrá saberlo (avec Julieta Venegas)
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