Enzo Enzo navigue en eau calme
Voix rieuse, ton tranquille, Enzo Enzo marque son retour discographique avec un album aux accents de tempête apaisée : Eau calme. Avec pour cap un vif besoin d’alléger l’ambiance alors que l’atmosphère générale est plutôt soucieuse dirons- nous. Artiste aux centre d’intérêts pluriels (théâtre, cinéma) Enzo Enzo a pris aussi le temps de se spécialiser comme professeur de chants et animer des ateliers pour tous avec chorales. Sans oublier la scène.
Installée désormais du côté d’Annecy la parisienne de naissance offre quatorze titres, dont certains plus anciens, revisités acoustiquement avec l’aide de deux guitaristes (Lucien Zerrad et Eliott Weingand). Avec la possibilité que ce récital singulier soit jugé « imparfait, mais bien ressenti » évoque l’artiste. L’album sonne comme une suite de chansons douces. La chronique Des jours avec, des jours sans (paroles Juliette Andrea Thierrée, musique François Bréant) qui ouvre ce bal des conversations intimes : « Y’a des jours qui chantent, d’autres qui fredonnent ». Tout le monde trouvera la note juste pour son compte.
Voilà le temps de se dire une fois encore pour Enzo Enzo (Körin Ternovtzeff), un nom d’artiste qui sonne comme une invitation au voyage et à la découverte d’autrui. Enzo Enzo revient sur ses tout débuts dans les couloirs du métro, quand elle séchait l’école et interprétait du Catherine Le Forestier. Et puis sur les années du groupe Lili Drop en tant que bassiste avant de se lancer et d’incarner une chanson à la française avec le fameux Juste quelqu’un de bien (texte et musique de Kent), qui bénéficie sur l’album d’un nouvel habillage. De même que Les yeux ouverts avec Laurent Viel avec qui Enzo Enzo a créé un spectacle joué deux étés de suite à Avignon : Chacun sa famille. La voilà encore en belle compagnie vocale avec Stacey Kent sur le titre La nuit s’éteint (Pascal Mathieu/Claude Mairet) où l’aube dissipe les ténèbres.
C’est une chanson de Rémo Gary et Romain Didier, Balais de crin (60 fois l’enfance), qui donne encore l’état d’esprit du moment : « Six fois dix ans déjà / Ça n’est pas rien / Soixante balais de peau / Balais de crin / Mais, qui je voudrais être / J’en sais rien ». A 61 ans, Enzo Enzo a choisi comme on l’affiche au festival de Barjac une chanson de caractère. Auteure et interprète elle rend hommage à Allain Leprest ; elle qui a rejoint en 2020 aux côtés de Clarika, Cyril Mokaiesh, Romain Didier la tournée Leprest en Symphonique. Avec deux titres dont le profond banquet des abysses, repris de la cantate pour un cœur bleu. Pour son 7ème album de chansons pour adultes (elle s’est aussi consacrée au répertoire pour enfants) Enzo Enzo a fait aussi appel à ses fidèles auteurs-compositeurs : Marie Nimier, Art Mengo, Marc Estève, Kent) qui tissent des chansons sur mesure : « Je m’en vais légère / la la la /Sans bagage remords ni passager / Je m’en vais légère et l’air est léger ». De nouveaux projets musicaux mobilisent Enzo Enzo avant de pouvoir retrouver la scène en trio pour défendre cet album.
Enzo Enzo, Eau calme, CMA Prod/Romeo Productions 2021. La page facebook d’Enzo Enzo, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit d’elle, c’est là.
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