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Les chansons oubliées de Marcel Amont

Matthias Vincenot et Marcel Amont (photo non créditée)

Matthias Vincenot et Marcel Amont (photo non créditée)

On ne dira pas de cet ouvrage qu’il est exceptionnel, seulement qu’il n’est pas, mais alors pas du tout, comme les autres. D’abord par son format, qui le distinguera dans le bel ordonnancement de toute bibliothèque où il fera figure d’anarchiste, de contestataire, d’empêcheur de bien ranger en rond. Par sa mise en page aussi, collages de textes et de dessins de l’auteur, collection de typos, approximatives enluminures, farfouillis, qui rappellent certains bouquins d’éditeurs militants des années soixante et soixante-dix. Et puis le contenu : des trucs oubliés, de la mémoire publique, même des fonds de tiroirs, carnets un temps égarés ou en vrac dans des cartons à dessein. Beaucoup gagnent ainsi l’enviable statut d’inédits et s’offrent une fois imprimés une nouvelle jeunesse, je n’ose dire une virginité : « La gaine tendre et sauvage / Dont le goût de coquillage / Rend marteau / Tour à tour tiède et torride / Le conduit doux et humide / L’abricot ».

Pas de ligne précise dans cet ensemble hétéroclite, seulement une organisation en thèmes, le voyage ici, l’érotisme l’amour là. Le spleen, l’enfance, les artistes…

mirlitontainesC’est du Marcel Amont de vieilles cuvées, à mon cru, mon goût, un bouquin forcément précieux qui échappe aux grands éditeurs pour devenir, à grand tirage (300 exemplaires ! ça va vite devenir collector…) la figure de proue des éditions du Mont-Ailé et de cette présente collection « Poésie et chanson (presque) en poche » animée par notre ami ès poésie-et-chanson Matthias Vincenot.

On aime, on aimera ces Mirlitontaines, pièce incongrue turlututu de nos livres chanson, un Amont de l’arrière, un nouvel étal avant proche cessation d’activité. Faut dire qu’Amont, on l’aime dans toutes ses déclinaisons et dieu seul sait (lui et trois cents potentiels lecteurs) qu’il fait montre ici de ses talents en des registres fort différents. C’est un chanteur de variétés et, là, force est de constater qu’il fait varié. Varié et succulent comme un sucre lent, un plaisir qu’on aime prolonger : « Ça sent la menthe et l’armoise / Toit d’ardoise / Sous l’assaut chèvrefeuillu vire au vert / Amour gloire et chlorophylle / Le temps file / Un bien joli coton pour mieux prendre à revers / L’hiver. »

 

Marcel Amont, Mirlitontaines et chansons oubliées, raretés et inédits, Les éditions du Mont-Ailé 2021. Pour commander cet ouvrage, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de Marcel Amont, c’est là.

« L’amour ça fait passer le temps » 1994 : Image de prévisualisation YouTube

« La leçon de solfège » (Amont évoque Averty) : Image de prévisualisation YouTube

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