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Nirman, des premiers pas bien entourés

Nirma (photo de presse non créditée)

Nirman (photo de presse non créditée)

Nirman. Dimitri de son prénom. La trentaine bien tassée mais nouvelle voix dans la chanson française. Premiers pas discographiques en 2017 : un EP réalisé et co-écrit avec Guillaume Farley. Et depuis le 13 mars 2020, premier disque longue durée, sans titre, la pochette se contentant de son patronyme pour tout ornement. Pile poil la mauvaise période pour cette sortie, bien sûr, le confinement rendant la promo difficile et entraînant l’annulation du concert de présentation prévu initialement le 9 juin au Café de la Danse.

Pour peu que l’on soit amateur de pop flirtant avec la variété, ce serait pourtant bêta de passer à côté de l’artiste. Enregistré au prestigieux studio bruxellois de l’ICP, réalisé et co-écrit par Da Silva (ce qui s’entend, parfois beaucoup trop !), l’opus est classieux et délicat, empli de mélodies rythmées dans lesquelles se fond la voix du chanteur, douce et feutrée, à la manière d’un Alex Beaupain. Pas révolutionnaire, mais de la belle ouvrage, assurément.

B9723347781Z.1_20200430120600_000-GKCFTCFEI.2-0Le disque présente une belle collection de chansons sincères et sensibles, évoquant une amitié contrariée israélo-palestinienne (Azzam-David), le souvenir nostalgique de sa jeunesse (Elles me rappellent), la femme aimée (Mon amour), la solitude de l’artiste face à ses doutes créatifs (Ma solitude) ou les conseils d’un papa à son fils (Je te dirai)… Notons aussi deux émouvants hommages à son père, compositeur et chanteur russe ayant immigré en France, disparu durant la préparation de l’album : Où es-tu ? et Sur le balcon de mon cœur, dont le clip a été tourné à Saint-Pétersbourg, retour aux sources pour mieux tourner la page. Une déclaration frontale de ces mots que l’on regrette de ne pas avoir dit plus tôt : Je t’aime comme je t’aime / Sans condition aucune / Je t’aime comme je t’aime / Adieu et sans rancune / Je n’ai pu te le dire / Avant que tu t’en ailles / Mais j’ai su te l’écrire / C’est la seule chose qui vaille.

Au menu également, deux duos de prestige : l’un avec son complice Da Silva, hymne à l’amitié et à l’évasion (Highlands), l’autre avec Cali (Compagnon de lune), sombre et poétique divagation sur les effets réconfortants de la nuit. Dans chaque cas, deux voix qui se marient parfaitement au service d’une chanson aussi dansante que profonde. Les meilleurs morceaux de l’album probablement.

Premier disque, premiers jalons. Si Nirman n’impose pas sa personnalité avec force et évidence, la patte de Da Silva étant immédiatement identifiable, il suscite d’emblée notre sympathie et fait naître l’envie de connaître la suite de ses aventures. C’est comme cela que toutes les belles histoires ont commencé. Souhaitons-lui le meilleur.

 

Nirman, Sans titre, Dimook Productions/PIAS, 2020. Le site de Nirman, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lui, c’est là.

Sur le balcon de mon cœurImage de prévisualisation YouTube

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