« Bison ravi » dans le métropolitain et autres hommages à Boris Vian
Riche de plus de 450 textes (selon Le dictionnaire amoureux de Bertrand Dicale) les chansons de Boris Vian font partie intégrante des titres classiques de ce genre artistique populaire. Si la carrière de chanteur de Vian ne rencontra pas à l’époque le succès espéré, il n’en est plus de même aujourd’hui où ses multiples facettes à la façon d’un homme-orchestre sont reconnues. Boris Vian (mort subitement à 39 ans) aurait eu 100 ans en 2020. Il ne cesse d’étonner par tous les registres où il s’est investi : écrivain, poète, parolier, chanteur, critique musical, peintre, pataphysicien et trompettiste de jazz dans les caves de Saint-Germain-des-Prés.
Boris Vian a été chanté par Henri Salvador (sous le nom de Henry Cording), Philippe Clay, Mouloudji, Serge Reggiani ou Jacques Higelin. Chaque génération revisite à sa façon ses titres phares (du courrier rebelle du Déserteur au loufoque J’suis snob à la fringante et démocratique, selon Vian, On n’est pas là pour se faire engueuler. Parmi les plus récentes de ces entreprises figure en bonne place le CD et le spectacle Vian par Debout sur le Zinc (productions Canetti/Because). Un programme de 15 chansons dont 5 textes mis en musiques inédites (Il est tard, On fait des rêves, J’te veux, Je voudrais pas crever, S’il pleuvait des larmes). Les six musiciens de Debout sur le Zinc, groupe de rock littéraire avec déjà 10 albums à son actif, expliquent que toutes les chansons qu’ils ont choisies ont été écrites par Boris Vian entre 1951 et 1958, « au moment où la France se reconstruisait et trouvait de nouveaux repères ». De nos jours les complices de Debout sur le Zinc ne manquent pas de souligner l’actualité du propos. Comme Chadi Chouman, un des guitaristes : « Je connaissais Boris Vian depuis l’adolescence, mais maintenant, j’ai l’impression de le comprendre. Son humanisme et son extrême modernité me touchent. Ses chansons parlent de liberté, de vie moderne, de la condition des femmes ». Ou encore le chanteur et instrumentiste Romain Sassigneux : « Boris Vian, c’est souvent tragique, jamais triste. Il m’apporte cette jubilation, cette excitation qu’on ressent à tout âge devant une œuvre empreinte de tant de liberté ». Une tournée suit la parution de l’album avec de nombreuses dates en mars : du 14 à Montpellier (Théâtre Jean-Claude Carrière) à Saint-Pierre d’Oléron au centre culturel (le site ici).
Ce mois de mars 2020 va donner lieu à d’autres hommages à l’œuvre de Boris Vian.
De la sortie d’un timbre-poste à l’édition de ses correspondances inédites, plus de 500 lettres (chez Fayard). Plusieurs soirées musicales sont programmées, à l’initiative de Mathias Malzieu, dans la salle des Trois Baudets, à Paris, là même où Boris Vian avait débuté sur scène (les 19, 20 et 21 mars 2020). Par ailleurs, la RATP a invité les musiciens du métro parisien à chanter l’auteur de La complainte du progrès dans les stations échos de son œuvre. Le programme complet des manifestations du centenaire est disponible ici.
Pour tous, France Télévision propose deux rendez-vous aptes à mieux apprécier l’homme mort trop tôt après avoir vécu très vite, et intensément et l’œuvre parfois méconnue. Sur France 5, le vendredi 13 mars à 22h35, le récit de la dernière année de la vie de Boris Vian, sous le titre Un cœur qui battait trop fort. Et le lendemain, samedi 14 mars à 22h25 la captation du concert de Debout sur le Zinc à l’espace culturel Boris-Vian (Les Ulis). En avant la zizique et par ici l’émotion, pour parodier un essai célèbre de Boris Vian.
Ce que NosEnchanteurs a déjà dit de Boris Vian, c’est ici ; ce que nous avons dit de Debout sur le zinc, c’est là.
Pour information, une comédie musicale sur Boris Vian se joue en ce moment à Budapest (si, si…), où un café porte même son nom… (De notre envoyé spécial en Hongrie)