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Valentin Vander, la petite mélodie du bonheur

Valentin Vander ©Franck Loriou

Valentin Vander ©Franck Loriou

Plusieurs façons de lutter contre la violence et le morosité ambiante : crier et dénoncer ; passer tout ça à la moulinette d’un humour satirique ; ou donner paradoxalement libre cours à toute sa sensibilité et à ses envies de tendresse et de douceur.
C’est le parti qu’a choisi Valentin Vander dans ce disque tout en délicatesse, tant au niveau des mélodies que des thèmes ou des mots. La mélancolie n’y est pas absente, il n’est que de voir le choix de la poésie mise en musique,
Il pleure dans mon cœur, rebaptisée Verlaine. Une affirmation plutôt qu’une invocation, « Le doux bruit de la pluie », une strophe répétée en doux manège , comme sur une boîte à musique, et l’écho de la voix de Clémence Monnier.

Vander y explore toutes les subtilités des sentiments, sans mollesse pour autant, finissant sur un Poussez-vous j’arrive non dénué de rage, avec sa musique dissonante, la petite note bleue d’un album tout de rose poudré. Un accent dramatique, tout en alexandrins, la tragédie de la vie refait surface, Racine n’est pas loin. « Et je suis comme vous une foule naïve / Pareillemment vêtue de vertus et de vices / De milliers de sanglots de crimes de sacrifices » . On y entend soudain l’écho de ces naufragés, Debronckart, Vissotsky, Leprest, « La vie m’a condamné eh bien je récidive / Je n’ai plus rien à perdre ou alors pas beaucoup ».

Valentin est multiple, on l’a vu satirique au sein des Goguettes, torturé chantant Vissotsky. On l’a vu en solo, entre L’audace ou la timidité. Ici il s’affirme avec fermeté et humour dans la sensibilité, assumant une couverture d’album en robe à fleurs sur fond d’amande tendre, mais gardant moustache et barbe de trois jours, « Sur la pointe du cœur / J’avance à pas de loups », expérimentant les sentiments, se jouant des rôles et des genres.

VANDER Valentin 2020 Mon étrangèreEntre occasions perdues - Elle passe -, occasions rêvées – cette Femme de ma vie  à laquelle répond parfois un homme de ta vie - Valentin le bien nommé analyse finement les alternances du cœur, ménage des surprises, autant en mots qu’en musique. La douce ritournelle inverse les rythmes, bascule sur un refrain cuivré, dansant, « Ou dans une autre vie / Une autre fois / J’aurai envie / De lui dire je t’aime », pour finir par un tendre «Mais la femme de ma vie /  Ne vaut rien à côté de toi ».

C’est quête du bonheur, même dans l’apocalypse, « Il se peut que je meure / De bonne humeur / Pendant que le monde brûle », même dans les prises de bec, « l’écho / Du bonheur cet écho / On ne l’attendait plus vraiment / Perdus dans nos déchirements », sur ces notes qui font tellement penser à Michel Delpech. C’est rêve d’un amour éternel, avec ce petit chef d’œuvre  : Les vieux qui s’aiment encore, chanson câlin que ne peut guère égaler que la si mélodique Mon étrangère, égrenant ses notes de piano. Même s’il s’agit d’un amour qui finit : « Nos cœurs malgré tout se mélangèrent / Sans s’être compris ». Un amour qui se « fai[t] la belle / Tout comme l’hirondelle », dans ce duo avec Léopoldine HH, se riant des amours défuntes sur un air de bossa.

 

Valentin Vander, Mon étrangère, Hé ouais mec productions (2020)

Le site de Valentin Vander, c’est ici. Ce que NosEnchanteurs en a déjà dit, là.

 

 

En concert unique et exceptionnel à Paris, au Café de la danse, le 28 février 2020.

 

Mon étrangère, session acoustique guitare-voix avec Sylvain Rabourdin au violon et Brice Perda au saxhorn

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