Camel Arioui, premier et superbe album
Il y a forcément plusieurs façons de présenter Camel Arioui mais il est difficile de faire l’impasse de l’écrou. Si Lavilliers s’est construit en grande partie sur ce mythe, Arioui le connaît, lui, mais n’en parle pas frontalement, ne le chante pas vraiment, y substitue des images, des mots élégants, des silences qu’on tiendra pour autant de respirations musicales. Long passage pourtant entre quatre murs, paroles et musiques qui s’insinuent dans sa vie, par lesquelles il s’évade, le révélant, le muant en artiste d’une rare sensibilité. Un jour peut-être Camel prendra la plume et se racontera…
Depuis lors, depuis cinq ans, Camel Arioui se produit en scène. Jamais on en ressort pareils, bouleversés que nous sommes par cette poésie qui mêle passé et présent, unie l’intime à l’universel, le destin d’un gamin et celui des temps présents. C’est dire si on attendait depuis longtemps ce premier album, dont seul un 6 titres pouvait nous faire patienter.
Une guitare, un violoncelle à l’archet saccadé, le relief atténué de percussions, quelques notes de piano et une voix… Une voix qu’on entendrait au loin, qui raconte l’Algérie des harkis, la France des immigrés, les rêves de cinoches, la réalité de boniments. On sent l’autobiographie dans les sillons de ce disque, tendres souvenirs qui, parfois, souvent, puisent dans l’enfance et en tire une chaleur rare, comme des braises. Ainsi cet hommage sincère, touchant, dansant même, à sa daronne. Arioui a l’accent charmant des rives de la Méditerranée et les musiques d’un peu partout, d’un possible grand voyageur. Rien que ses mots sont musicaux, verbe délicatement posé sur les notes, bel hymen. Des histoires vraies qui se baladent sur des airs arabo-andalous, qui parfois rockabilisent, toujours mélancoliques, caressant la corde sensible d’un passé couleur sépia. Il y a ce passé, et cet amour au terme tragique. En germe, il y a aussi l’avenir… Et puis, il y a avant tout la profonde humanité de Camel, celle-là même qui lui colle à la voix, qui en fait un artiste indispensable. C’est un grand disque que voici qui, forcément, fera date dans la chanson.
Camel Arioui, La java des anges, 2011, Samedi 14. Le myspace de Camel Arioui, c’est ici. NosEnchanteurs a déjà publié un billet sur Camel : on le lit là.
Ah si j’avais su écrire, j’aurais écrit le même article.
Vu sur scène la semaine dernière, j’y étais juste allé pour voir après avoir entendu le disque et j’en suis ressorti plus que convaincu.
Je n’écoute plus le disque de la même façon.
Il n’en fait pas des tonnes mais il a une présence rare. Je devrais écrire ilS car ses musiciens l’accompagnent tout en finesse.
Camel ARIOUI, Un talent pas comme les autres, merci Barjac… j’y étais, scotché, bouleversée, émue, transportée, beauté, sincérité, il ira très loin…
a la sortie du chapiteau j’entendais les gens murmurer…
<>…Natacha
Camel nous emmene en voyage nous fait évader nous fait rever
ses chants poetiques ses chants d’amour qui ruissellent sur le
son de sa guitare chanterrelle me met en émoi
c’est tres beau