Amélie les crayons, pour que règne l’amour
2 mars 2019, MJC de Venelles, Amélie les Crayons co-plateau avec Hervé Lapalud et Dramane Dembelé,
Il y a deux ans Amélie les crayons faisait l’ouverture de saison de la MJC de Venelles, où je l’avais déjà applaudie quelques années auparavant dans son répertoire devenu un grand classique de la chanson française d’essence humaine et singulièrement féminine. Un monde rond comme un ballon, notre terre–mère, nos mères, nos femmes, dans leur essentialité comme parfois dans leur frivolités ( Ah La garde-robe d’Elizabeth !) En 2017 elle nous présentait Mille-Ponts, ses chansons éternelles, presque chamaniques, dans leur pulsion de vie, leur rythme à mille-pieds, dans une version bien scénographiée, avec ses deux musiciens.
Venelles fête ses quinze ans de chansons et Bruno Durruty nous a concocté des co-plateaux à la hauteur de l’évènement. Quoi de plus naturel que de présenter après l’éternité franco-africaine du concert Hervé Lapalud-Dramane Dembelé, celle d’Amélie qui prend ses racines dans la chanson celtique, deux concerts de douceur, d’un bonheur qui n’a rien de béat, mais se veut concerné par notre monde bien contemporain.
C’est dans un duo épuré, avec le seul Olivier Longre, son multi-instrumentiste et arrangeur depuis l’album La porte-plume, de 2007, dont elle reprendra quatre chansons, et sans décor particulier, qu’Amélie nous retrace son parcours de femme – Libre, lumineuse, légère et grave tout à la fois, sur plus de dix ans et au moins trois albums, rallumant même en rappel Ta p’tite flamme de ses débuts en 2002.
Toujours soucieuse de notre santé, Amélie prendra soin de nous faire étirer nos corps, échauffer nos voix, réussira à faire lever les plus endormis, valser les plus timides (un couple au premier rang qui finalement s’en sortira comme des pros), taper du pied et des mains, et illuminer nos yeux et nos sourires. Ses compliments récurrents maniés avec humour sont « Il (elle) est gentil, et vous êtes super », et c’est vrai que Venelles était enchantée.
Un concert bien rodé, qui reprend les chansons qu’on a tous à cœur et par cœur et encore en chœur, alors qu’Hervé Lapalud nous présentait ses chansons nouvelles, deux plaisirs différents, les retrouvailles plutôt que la découverte.
Les chansons jouées à deux, avec Olivier, qui à ses guitares et ses vents joint cette curieuse lyre-harpe au son de ukulele qu’il serre sur son cœur telle un bébé, pour nous faire voyager léger « sur le fil (…) sur le sable (…) sur le ciel », ou sa mandoline pour mieux nous dépeindre la légèreté de la maigrelette, prennent une nouvelle intensité et montrent qu’elles se suffisent à elle-même.
De la terre Jusqu’à la mer, sous Le vent dans les éoliennes ou Dans le vent des brumes, Amélie tisse des liens, jette les ponts et l’escalier, dissèque le sentiment amoureux, l’ancre en terre et en mer, « Les arbres et la mer nous rappelleront / Que demain, hier nous nous marierons / Tout de nous est doux sous / Le sel / Partout dessus, dessous ».
Elle appelle à la rescousse les femmes fortes, Les filles des forges ou les mères, avec leur linge plus blanc que blanc, « Qui menaient tout de front de manière exemplaire…(…) Je sais pas si je sais faire ». Les choses simples, les qualités traditionnellement féminines y prennent un côté héroïque, et la lavandière répond au marchand d’eau d’Hervé Lapalud. Laleina est la femme éternelle qui surmonte les difficultés pour conduire Le bal des vivants.
Moment sublime que la réunion des quatre artistes reprenant a cappella et sans micro « Tout dans Tout / une poussière / Un bout de l’Univers », avant de faire sur nous « pleuvoir sans cesse / Au fond de nos cœurs / Des torrents de tendresse /Pour que règne l’amour ».
Le site d’Amélie-les-crayons c’est ici. Ce que NosEnchanteurs en a déjà dit c’est là. Actuellement en tournée de concerts, prochaine date Saint-George de Didonne le 21 mars 2019.
« Voyager léger » FR3 2013
« L’escalier » FR3 2017
Commentaires récents