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Kent, juste quelqu’un de bien

Kent et Bobin à la Mutualité (photo Sylvie Milczach)

Kent et Bobin à la Mutualité (photo Sylvie Milczach)

 14 décembre 2018, Palais de la Mutualité, Lyon,

 

Pour le dernier concert de sa tournée dédiée à 40 ans de carrière, Kent avait choisi Lyon. Ses fans de toujours étaient au rendez-vous, les nouveaux aussi, pour partager une émotion palpable, authentique, communicative sur scène et dans la salle archi-comble.

Au fil des mélodies et des duos, le charme a opéré, repris en chœur par des vrais gens. Et Kent d’offrir à son public des jardins de tendresse tout droit sortis de son panorama. « Ne soyez pas intimidés, on se connaît déjà ! » En première partie, les riffs rock d’Alice Animal avaient déjà chauffé l’ambiance, de créations en reprises. La venue de Tahiti Boy – David Sztanke –, chargé des chœurs sur le dernier opus La Grande Illusion, a distillé des instants de grâce, jusqu’à l’arrivée de Frédéric Bobin, superbe complice en harmonie d’un Kent généreux et visiblement aussi heureux que nous.

On se laisse toucher par ce cœur de môme, porter par un vent de révolte et d’un colère sourde aux paroles d’un puissant Chagrin d’honneur. « Pour mes tours de magie de fin de mois / Et la courbe de mes choix / Pour n’avoir jamais jamais trahi / Que mes plus folles envies / Au nom du peu d’intérêt / Porté à mon sujet. » Voici venu Le Temps des Âmes qui bouleverse et annonce le frisson, celui de Notre Amour : « Qui l’eut cru mon amour / Que l’on irait si loin »… Ode à la mélancolie, Un Cœur en automne palpite et fait rêver à ces oranges bleues d’une poétique planète en papier.

Allez, on change d’époque ! « On va faire un tour dans ma préhistoire » : du temps où Kent, c’était Starshooter, un « groupe de rock énervé ». Rythme d’enfer et déhanchés, tout y est, intact et plus encore. Arrêt sur image, congas et maracas font leur office et un vent punk passe sur la Mutualité pour un retour rafraîchissant au temps de J’aime un pays. Un zest de Bowie, une mélopée pour Johnny Cash et des guitares électrisantes en guise de final. On a failli être pris en flagrant délit / de mélancolie !

L’écriture de Kent est un petit bijou, magnifié par une voix envoûtante et profonde. Le tout ciselé par des musiciens hors pairs : Marc Haussmann au clavier, Didier Perrin basse et claviers, David Aknin dépotant à la batterie, Alice Animal et sa guitare pailletée bleue, Frédéric Bobin en fils spirituel et David Sztanke emmenant le chœur des amis. « J’ai trop longtemps usé mes points d’exclamation / Entre des guillemets / Si c’était à refaire, je tirerais un trait ». La grande force est sûrement son absence de cynisme, ce regard plein d’amour porté sur les êtres et les situations.

Comme ce retour à Lyon qui l’a vu naître et cette Montée Bonafous qu’il reprend à chacun de ses passages. « La vie s’y écrit en musique / S’y écrit en peinture / S’écrit sur les murs / Et moi ça me fait rêver ». Des cadeaux comme s’il en pleuvait, il se fait plaisir avec Métropolitain, enchante avec Juste quelqu’un de bien, emballe la salle et la salue bien bas. Avant qu’elle ne l’ovationne comme il se doit.

Et laissons-lui le dernier mot, car Kent les maîtrise et les façonne à merveille : « Alors je chante l’espoir comme on attise les braises d’un feu fragile sous le vent d’hiver. Je chante pour ceux-là qui s’inquiètent comme moi. Je chante aussi pour ceux-ci qui se laissent embobiner, en me disant que les certitudes réfrigérantes ne tiennent, après tout, que par des mots et que, si je trouve le bon, elles pourraient bien fondre. »

 

Le site de Kent, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lui, c’est là.

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2 Réponses à Kent, juste quelqu’un de bien

  1. JEAN HUMENRY 16 décembre 2018 à 15 h 30 min

    Juste un chanteur de bien
    Juste un homme magnifique
    Juste un roi des mots
    Juste un artiste souvent, trop souvent mis de côté.
    Juste se laisser faire par ce combattant du désespoir
    La vie est belle avec Kent

    Répondre
  2. Joël Luguern 10 janvier 2019 à 0 h 26 min

    Oui, Kent est juste quelqu’un de bien. Et l’on ne peut pas oublier sa chanson « On fait c’qu’on peut… » une fois qu’on l’a entendue.
    Il y décrit, mieux que personne, la vie quotidienne d’un « Français moyen » à la fin des années 80.
    Pas de mépris, pas d’apitoiement, pas de condescendance, rien que de la tendresse. En quelques couplets tout est dit. Et dès qu’on a écouté la mélodie, on ne peut plus l’oublier. C’est bouleversant de simplicité. Et d’affection pour les millions de Français du métro-dodo-boulot de l’époque. Bravo !

    Répondre

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