Spa 2018. Geneviève Laloy, sacré bout de flamme
Francofolies de Spa, 19 juillet 2018,
Depuis leurs débuts (ou presque), les Francofolies de Spa ont la bonne idée d’ajouter un volet « jeune public » à leur programmation, histoire que ce pan important du secteur de la chanson ne soit pas oublié dans un festival qui se veut avant tout familial et convivial. Cette édition 2018 ne déroge pas à la règle, avec trois spectacles au menu. On regrettera juste l’horaire choisi : 13 heures, est-ce vraiment le bon moment ? N’est-ce pas un peu tôt, tant pour les enfants visés que pour les parents accompagnateurs ? Est-ce si inimaginable de les proposer un peu plus tard, au milieu des autres tours de chants ? Un adulte sans enfants ne serait-il pas à même de goûter un spectacle bien mené, fût-il destiné à une autre tranche d’âge ? Le débat est ouvert.
Toujours est-il que le premier concert qu’il m’aura donc été donné de voir pour cette 25ème édition des Francos est un spectacle intitulé Allumettes, de la chanteuse bruxelloise Geneviève Laloy. Excellemment entourée de 4 musiciens (dont l’harmoniciste Thierry Crommen, une pointure dans son domaine, qui a longtemps accompagné Michel Fugain, et Marie-Sophie Talbot, multi-instrumentiste, qui s’est chargée aussi des arrangements), s’accompagnant elle-même parfois à la guitare, l’auteure-compositrice nous a livré un set des plus réjouissants, sans aucune barrière d’âge. Les enfants présents auront apprécié les rythmes variés, la multitude d’instruments utilisés (guitare, clavier, flûte, harmonica, triangle…), les invitations à frapper dans leurs mains ou à mimer quelqu’un qui a froid, les intermèdes clownesques, tandis que les plus grands se seront offert le plaisir d’écouter de belles chansons françaises, classiques, bien construites et pleines de trouvailles, qui ne dénoteraient pas forcément dans un concert « normal ». Vous appréciez Michèle Bernard dans ses disques pour jeunes oreilles ? Vous aimerez Geneviève Laloy.
Allumettes, en spectacle ou en disque, décline la thématique du feu sous toutes ses acceptions. Qu’il s’agisse de donner le départ (de la vie ou du spectacle) au moyen de la formule 3,2,1… Feu ! Partez !, qu’on y ait recours pour fêter la fin de l’hiver (Le grand feu), qu’il se change en incendie ravageant la forêt (La part du colibri), qu’il se métaphorise en appel à la fraternité (Cessez le feu) ou qu’il exprime les émois variés de l’amour (le feu aux joues, le feu sacré, le regard de braise…). Autant d’occasions où le thème du feu est intelligemment exploité, par une écriture inventive et imagée, qui n’exclut personne, ni grands ni petits. Bref, comme la chanson qui conclut le spectacle, un vrai feu d’artifices !
Avance un peu, chante Geneviève Laloy, le bonheur est au bout des yeux. Au bout des oreilles également.
Commentaires récents