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Pourchères 2017. Reine d’un soir

Reine (photo Marie Olivier)

Reine (photos Marie Olivier)

« Elle se raconte des histoires / La p’tite dame à la robe noire / Elle fredonne des mélodies / Style tragico-comédie / Elle ne chante qu’a capella / Elle ne sait faire que ça… » Reine chante des biographies, et en premier lieu la sienne. Elle est pareille à sa première chanson, celle avec laquelle elle étrenne la scène et quasiment sa carrière (ce n’est que son neuvième concert). Sa voix est juste, sensible, joli réceptacle pour l’émotion, la mélancolie : « Que sont devenus nos rêves d’enfants / Nos châteaux de sable et nos cerf-volants ? » L’art de Reine se situe entre une chanson stylée année cinquante, plus tout à fait « réaliste » mais encore un peu, et une chanson traditionnelle, celle qui, polie par le temps, a produit parmi les plus beaux titres qui soient. Il n’y a pas contrefaçon avec Reine, mais ses chansons semblent être taillées dans ce même bois : du bois de chêne et de charme, avec le bouleau qu’on devine, plutôt que du bois de cagette ; une chanson qui a de l’assise, un passé, un présent, du corps.

LES CHATS ET LES CHINOIS DE L'ECRITOIRE Avant même le début de cette Chansonnade, rendez-vous était donné dans une bergerie pour la présentation du travail des stagiaires de l'Ecritoire, l'atelier d'écriture de chanson de ce festival, sous la conduite d'Anne Sylvestre et de Christopher Murray, en sa qualité d'accoucheur de musiques. Treize stagiaires et pas mal de chansons, toutes forcément nouvelles à nos oreilles. D'abord celles en guise de portraits chinois : si j'étais, si tu étais, s'il était... On y est vert tendre, scarabée ou papillon. Ou fantôme qui nous parle de sorcières et de paillasson. De bien d'autres situations et personnages encore : « Ah si j'étais capitaine / J'pourrais en faire des fredaines / Mais j'peux pas / ça fâcherait ma belle-mère / Je n'peux pas / La centenaire est toujours là ». Autre exercice, à propos d'un souvenir de train et d'un chat qui se le rejouerait bien Signoret et Gabin... ça nous vaut encore beaucoup de chansons félines et ferroviaires, de chaton et de chat grin, de langue au chat il va de soi. Et du doux ronron des trains. Les stagiaires musiciens accompagnent leur collègues et, si ce n'est eux, c'est Chritopher Murray, au piano, au clavier ou à la guitare. Et la bienveillante Anne Sylvestre présente et commente, visiblement contente de ses stagiaires qu'affectueusement elle nomme fous. Beau travail, belle réussite et succès public : la bergerie a vu naître de bien singulières chansons.

LES CHATS ET LES CHINOIS DE L’ECRITOIRE
Avant même le début de cette Chansonnade, rendez-vous était donné dans une bergerie pour la présentation du travail des stagiaires de l’Ecritoire, l’atelier d’écriture de chanson de ce festival, sous la conduite d’Anne Sylvestre et de Christopher Murray, en sa qualité d’accoucheur de musiques. Treize stagiaires et pas mal de chansons, toutes forcément nouvelles à nos oreilles. D’abord celles en guise de portraits chinois : si j’étais, si tu étais, s’il était… On y est vert tendre, scarabée ou papillon. Ou fantôme qui nous parle de sorcières et de paillasson. De bien d’autres situations et personnages encore : « Ah si j’étais capitaine / J’pourrais en faire des fredaines / Mais j’peux pas / ça fâcherait ma belle-mère / Je n’peux pas / La centenaire est toujours là ».
Autre exercice, à propos d’un souvenir de train et d’un chat qui se le rejouerait bien Signoret et Gabin… ça nous vaut encore beaucoup de chansons félines et ferroviaires, de chaton et de chat grin, de langue au chat il va de soi. Et du doux ronron des trains.
Les stagiaires musiciens accompagnent leurs collègues et, si ce n’est eux, c’est Christopher Murray, au piano, au clavier ou à la guitare. Et la bienveillante Anne Sylvestre présente et commente, visiblement contente de ses stagiaires qu’affectueusement elle nomme fous. Beau travail, belle réussite et succès public : la bergerie a vu naître de bien singulières chansons.

Trente minutes, pas plus, en « levée de rideau ». Et a capella. Dès les premières chansons, c’est partie gagnée. Non parce que le public la connait : c’est vrai qu’en tant que petite main, bénévole, elle est un des piliers de la Chansonnade depuis pas mal d’années. Reine s’était faite à l’idée que, dans l’obscurité, aveuglée par les projos, elle ne verrait pas les spectateurs, ses amis : hélas le soleil n’est pas encore couché, la lune toujours pas levée. Partie gagnée parce que, naturellement, elle crève l’écran. Avec simplicité, avec modestie, mais elle le crève. Avec talent. « Elle chasse des idées noires / Elle n’attend pas la gloire ». Son écriture est élégante, travaillée, exigeante, avec le luxe de mots parfois peu usités. Et encore, semble-t-il que nous n’ayons vu que le côté sage de son répertoire, le plus apaisé : c’est dire si ça nous tente désormais d’en écouter la face plus rude, de la voir et l’applaudir en un récital complet, en un long métrage. Reine a beau être débutante, tout est là, bien en place, bien en scène. Rien n’est ici le fruit du hasard : « Rêve ou réalité / Elle passe sa vie à la jouer ».

Une seule reprise, à la toute fin : un titre aux audacieuses conjugaisons de Marie Dubas, L’amour au passé défini. Et c’est définitif : on aime cette Reine en son royaume.

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