Rencontres Marc-Robine 2017 : le bon cru de Blanzat
Il porte le nom d’un grand journaliste de la chanson, lui-même auteur, compositeur et interprète, qui plus est historien de cet art, biographe et conférencier : Marc Robine. Année après année, ce festival non seulement ne démérite pas de ce nom mais, au contraire, s’en rapproche plus encore. Alors qu’il a fallu une révolution de palais à Barjac pour apporter un sang neuf à sa programmation, la mue des Rencontres Marc-Robine s’est faite de l’intérieur, par Alain Vannaire, son directeur artistique et créateur, parfois, sinon au grand dam, au moins à l’étonnement de son équipe. Vannaire est un alchimiste de la chanson, qui mélange ses fioles, tente d’audacieux cocktails, de singulières parentés, risque l’improbable, désoriente tant ses proches qu’au final le public. Un public qu’il prend pour suffisamment intelligent – et qui l’est – pour accepter de goûter à ses mixtures. Qui y prend goût et y revient.
Car, sauf à se condamner, la chanson ne saurait être figée en une seule et unique esthétique. La chanson ne tient pas en place, elle déborde de partout, ne fait plus son lit, le quitte. Le public des Rencontres Marc-Robine, qui a fait de ce festival une étape vers le sud, est, ces dernières années, déboussolé, sonné même. Mais content. Car les ingrédients sont bons et la tambouille somptueuse (comme l’est d’ailleurs la cantine proposée aux festivaliers, je ne connais guère de festival plus gastronomique que celui-là).
C’est aussi un festival avec un rituel immuable : deux heures d’émission radio en direct chaque fin d’après-midi (sur Radio Arverne, 100.2), avec bien sûr les artistes qui officient sur scène le soir. Mine de rien, quelques confidences au micro vous préparent plus encore à recevoir ces artistes. Car ce sont bien des rencontres, où tout est prétexte à se rencontrer, à converser. Ici, par des Rencontres-débats (« comment faire pour développer l’écoute et la création du genre chansons ? »), là par un atelier d’écriture animée par Céline Caussimon, ce qui n’est pas rien. Et, en plus, par une chorale, celle des spectateurs, qui se mettront en voix chaque matin sous la conduite d’Agnès Mollon et de Jean-Baptiste Veujoz. Ces Rencontres-là, même si Blanzat n’a pas les atouts naturels de certaines villes et le charme de certaines régions touristiques, sont conçues avec grand soin, avec amour même. Du matin à très tard le soir, le festivalier y est choyé : pas même le temps de ne rien faire. C’est assez épatant !
Au programme :
Mardi 11 : Clarika / Leïla Huissoud
Mercredi 12 : Volo + Clio
Jeudi 13 : Jil Caplan + Léopoldine HH
Vendredi 14 : Lili Cros et Thierry Chazelle + Barbara Weldens
Samedi 15 : Les Goguettes en trio ; Manu Galure + Les Escrocs
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