Paroles & Musiques 2017. Sarah Mikovski, le rayon de soleil au fond du bar
2 juin 2017, Bar de Lyon à Saint-Etienne,
« Comment te dire à quel point j’te veux ? » Rivée à son pianet Hohner d’anthologie, Sarah Mikovski est à elle seule un rayon de lumière, de chaleur, comme si elle avait privatisé un bout de l’astre solaire. C’est aussi, sans diplôme ni licence, la solution à tous nos problèmes. Sa chanson est un baume apte à tout guérir. Et d’abord nos vagues à l’âme et nos maux d’amour : « Mon cœur repeint tout en bleu / Pour lui y’a jamais d’problème ».
Bon, sa pharmacopée au rythme souvent dansant, un rien exotique, est parfois particulière. Pour garder un certain François, elle n’hésite pas à balancer sa rivale dans le ravin. Et, même s’il pleut, elle sort quand même car « J’ai comme de l’or dans les yeux / Comment te dire que je t’aime ? »
Il faut du courage et plus encore de talent pour fendre le brouhaha, la foule, la convivialité décomplexée de ce lieu, ce bar où s’entrechoquent les verres. Bien d’autres artistes, parmi les plus grands, ont commencé ainsi, dans l’écoute distraite d’un public qui a bien d’autres choses à faire, à se dire. Mais j’insiste : la Mikovski est un rayon de soleil qui perce votre indifférence et vous gagne à sa cause, même à votre insu.
Savez-vous que c’est ici, dans ce lieu, qu’il y a cinquante-deux ans, un jeune homme perçait déjà l’indifférence et essayait ses toutes premières chansons ? Oh, il venait de pas bien loin, à cent-cinquante mètres de là. Un certain Oulion, qui allait prendre le pseudo de Bernard Lavilliers…
À écouter Mikovski, il vous vient en tête plein d’autres chansons, avant elle, qui nous parlent de bonheur et d’optimisme. Comme Il y a du soleil sur la France (« et le reste n’a pas d’importance ») des inénarrables Stone et Charden, en mieux écrit toutefois. Ou La vie en rose, de Piaf. C’est d’ailleurs presque le même titre, Ma vie en rose, qu’elle a utilisé comme titre de son album, sur lequel elle pose et surexpose en rose. Ce n’est pas tant la forme qui est kitch avec Mikovski (encore que) mais le fond, tant il rappelle parfois des vieilles pubs qu’on jugerait sexistes, femmes soumises à leur homme et aux tâches ménagères. À prendre au second degré…
Bien plus que plaisante, sa prestation est déjà mémorable. Mais l’affûtée chanteuse pousse plus loin encore le souci de bonne communication et se fend d’une chanson sur son patronyme pour qu’on se l’enfonce une bonne fois définitivement dans la boîte crânienne en prévision du jour où, à son tour, elle passera au Zénith : « M – i – k – o – v – ski / Comme ça tu t’souviens de moi ». Pas folle, la guêpe !
La page facebook de Sarah Mikovski, c’est là ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit d’elle, c’est là.
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