Vaison-la-Romaine 2017. Les Romains chantent Brassens
Le festival Georges-Brassens a pour but de perpétuer l’œuvre du chanteur à la moustache en tablier de sapeur (cette comparaison sûrement nous vaudra la fessée), tout en défendant efficacement la chanson francophone, en présentant aux festivaliers des artistes de belle stature. Perpétuer l’œuvre de Brassens suppose la reprise et nombre d’artistes y viennent chaque année chanter Margot, Marquise ou Pénélope, La femme d’Hector ou La fille à cent sous… Des amateurs comme des professionnels qui nous viennent de partout. Comme ces troisItaliens, Andréa Belli, Franco Piétropaoli et Alessandro Belli, déjà programmés ici en 2009…
Qu’ils sont beaux ces Italiens !
Avec cette langue qui chante, sensuelle et suave, c’est sûr qu’on est dépaysé. Une bouffée d’exotisme et d’oxygène pour Brassens !
Le chanteur et guitariste, Andréa Belli, a, dans la voix, des couleurs à la Joao Gilberto. Arrive « mademoiselle » mandoline dans les mains de son confrère et guitariste Franco Piétropaoli. Rien qu’au rythme de Embrasse-les tous, on se croirait transportés dans un petit village plein de soleil, avec un âne marchant dans la rue.
Ici, tout le monde connait son Brassens par cœur : c’est dire si, en surimpression, en traduction simultanée, le public fredonne les chansons. Eux mêmes, Belli et Piétropaoli, se permettent d’ailleurs quelques incursions dans les versions originales en français. Diantre, ils ne font pas que fidèlement traduire dans la langue de Dante !
C’est incontestablement la musique qui est le lien, tant que nous sommes sous le charme de tous ces sons croisés, enlacés. Ça swingue au vent juste comme il faut dans Le drapeau noir flotte sur la marmite (la musique de ce film est du père Brassens).
Ils invitent Jo Labitat avec son accordéon sur L’eau de la claire fontaine puis sur La nonne et le brigand, où vient les rejoindre Michel Avallon, autre fameux repreneur du vieux. Des moments d’amitiés et de complicité entre des artistes qui, régulièrement, se croisent sur les routes. Et on sent la belle complicité qui les unit au contrebassiste Alessandro Belli.
Avec ces tonalités chaudes qui donnent du frisson, ils nous glissent même Les vieux amants, de Jacques Brel.
On retiendra la sensibilité qui se dégagent du répertoire de ces Romains, ambassadeurs de Brassens en leur pays comme l’était par ailleurs leur compatriote, chef de gare et chanteur Gianmaria Testa. En ce festival de spécialistes es-Brassens, « tatillons et pointilleux » dit-on, ils ont à nouveau séduit. Jamais deux sans trois !
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