Avec le temps 2017. François and the Atlas mountains, au sommet des rêves
10 mars 2017, festival Avec le temps, Espace Julien à Marseille,
Deuxième co-plateau à l’espace Julien, voici le Charentais Frànçois Marry, auteur, chanteur et guitariste, et ses « montagnes », Amaury Ranger aux percussions et à la basse, Jean Thévenin à la batterie, et depuis peu David Nzeyimana aux claviers et à la guitare.
Après le concert de Fishbach, telle une Pythie tragique sur une musique électronique dansante, l’atmosphère est toute différente avec ce voyageur rêveur, presque idéaliste, qu’est Frànçois, de Bristol à la Belgique, de l’Afrique à la Colombie. S’il est bien conscient de sa chance de pouvoir vivre confortablement de son art, puisant dans ses rencontres humaines et musicales l’inspiration de sa musique, il est aussi attentif aux interrogations de ses contemporains, à la confusion dramatique du monde qui l’entoure. Le voici en lutte contre Le grand dérèglement « L’essence du pays échappe / L’histoire la rattrape, l’exode les happe / S’étale sur plusieurs années / Au milieu avale la méditerranée ».
Même si sa musique utilise largement les possibilités de l’électronique, les guitares et basse, soutenues par les percussions, s’y taillent la part du lion dans une rock-pop festive et mélodique, mixée de musiques du monde. Les rythmes à dominance africaine rapportés de ses voyages, l’entrain qu’il met à jouer avec ses musiciens dans des défis dansants, la longue mèche sur son front qui se balance au gré de ses mouvements, les chœurs des musiciens et notamment les vocalises de David, donnent une ambiance d’espoir et de solidarité humaine.
Le concert fait la part belle au dernier album Solide Mirage, avec Tendre est l’âme où David rythme la guitare lead de notes électroniques acidulées, Jamais deux pareils où Frànçois nous exécute une pirouette dans une parfaite chorégraphie, le calme plein d’espoir d’Apocalypse à Ipsos : « Je veux voir ma France débarrassée de tous ses irascibles ». 100 000 000 (prononcer cent millions, mais c’est écrit comme cela sur le disque) sur la perte amoureuse résonne en doux « heeyou heeyou » sur les chœurs stellaires.
Le groupe n’oubliera pas ses débuts avec Royan, sa nostalgie et toujours son message d’espoir : « Ecoute ne t’en fais pas trop, sans doute le vent dans le dos reviendra bientôt. Après les mauvaises vagues ». Nous offrira les tubes de ses précédents disques, La vérité, l’entraînant Dessine de l’EP de 2015 « Si le chemin se dessine à temps, je pourrai le suivre » ou en final Les plus beaux de 2011 « dénuder ton cou / C’était un stratagème pour l’ouvrir aux lèvres, pour y glisser des dons / Soyons les plus, soyons les plus beaux ». Reprendra joyeusement Didi de Khaled.
Une pop que certains trouveront un peu lisse, le groupe n’ayant pas repris les chansons les plus surprenantes du dernier album (voir encadré), mais d’un romantisme assumé dynamisant et réconfortant.
Le site de Frànçois and the atlas mountains c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lui, c’est là. Actuellement en tournée en France.
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