Barbagallo, la pop au top
Sauvé dans L'Équipe, Lancer de disque, Pol De Groeve
Tags: Barbagallo, Nouvelles
Barbagallo. On peut imaginer que le patronyme n’évoque pas grand-chose à pas grand-monde. La bio de ce jeune chanteur du Sud-Ouest nous apprend en gros qu’il a sorti un premier CD en 2014, à l’audience restée confidentielle, et qu’il est depuis quelques années le batteur attitré d’un groupe de rock australien du nom de Tame Impala. Espérons dès lors pour lui que son anonymat relatif prendra prochainement fin. Son deuxième disque, distribué par une major, pourrait bien y contribuer et ce ne serait que justice.
La pochette ne porte ni le nom du chanteur, ni le titre de l’œuvre. La tranche nous apprend que l’album s’intitule Grand chien, sobriquet dont le chanteur avait été affublé par un de ses amis musiciens. Amis auxquels il n’aura pas jugé utile de faire appel, l’album ayant été entièrement écrit (à un titre près), composé, joué et enregistré par l’artiste touche-à-tout, uniquement aidé par sa tendre moitié qui chante avec lui sur le joli Moitié de moi.
Et ça raconte quoi ? Ça raconte que la pop française n’est pas morte et que la relève est là, qui nous offre des chansons légères qu’on écoute pour le plaisir des oreilles, sans message latent, ni virtuosité textuelle. Des chansons composées avec c(h)oeur, évidentes dès la première écoute, aux mélodies addictives qu’on se prend à fredonner sans forcément chercher à comprendre le sens des paroles.
Amateur des Innocents, amoureux de Voulzy, admirateur de Hugo, cet album devrait vous plaire. Barbagallo s’insère sans honte dans la lignée de ces artistes plus influencés par les Beatles que par Brassens, qui trouvent leur inspiration outre-Manche plutôt que sur la Rive Gauche. On s’amusera d’ailleurs à trouver d’autres réminiscences sur certains morceaux (Mungibeddu aurait pu être une chanson de Françoise Hardy, Pas grand monde a des petits accents de Gotainer), tandis que l’ombre de Polnareff surplombe l’ensemble. Péchés véniels de jeunesse que le temps effacera.
Des mélodies en béton, des envolées psychédéliques à foison, des chœurs et des guitares mis en avant, des textes aux relents poétiques et abstraits où le son l’emporte sur le sens… Voici le menu du chef. Ce n’est pas de la nouvelle cuisine, ça n’est pas du terroir pour autant. Plutôt l’offre soignée d’un bistrot branché qu’on fréquenterait avec ses potes en goguette. Ne boudons pas notre plaisir : dans le genre, nous touchons le haut du panier et il serait bien sot de s’en priver.
Barbagallo, Grand chien, Sony music 2016. La page facebook de Barbagallo, c’est ici.
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