Barjac m’en chante : c’est dans deux mois !
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Tags: Barjac 2016, Nouvelles
Dans deux mois pile, tout change et rien ne change. Comme chaque année, Barjac tiendra festival de chanson, sous le titre cette fois de Barjac m’en chante. Selon comment on compte les éditions, ce sera son 21e ou 22e festival. Plus de « chansons de parole » donc, mais de « chansons de caractère » : la définition nouvelle est peut-être un peu plus juste qui qualifie plus et mieux cette subdivision de la chanson. Elle fait plus sens encore et tient parole pareillement. Faut dire, de toute façon, que le terme « chanson de paroles » s’est ici volatilisé, médiocre vol à l’étalage, piètre réaction d’un créateur éconduit.
Rien ne change, car Barjac est toujours le lieu de résistance qu’on sait, fait toujours et pour longtemps son marché dans l’incroyable vivier d’une chanson certes d’une richesse absolue mais boutée hors des grands médias, ignorée du grand public : la différence cette fois est que la presque totalité des artistes conviés le sont ici pour la première fois, que la dimension « chanson » y est élargie, que la chanson y redevient pleinement chanson et non plus dogme : enfin athée, loin de cette caricaturale et préjudiciable idée de « chapelle ». Imperceptible à première vue, c’est quand même en cela que tout change.
L’équipe des bénévoles est sensiblement la même, en plus étoffée, mais doit réapprendre à travailler, privée qu’elle était à ce jour des plus élémentaires informations, de quoi « bénévoler » intelligemment. Et s’étonne presque des responsabilités retrouvées. C’est en ordre de marche qu’elle accueillera le public, celui qui traditionnellement privilégie Barjac durant son périple estival, sa migration chanson. Et celui qui, depuis longtemps déjà (de Jofroi hier à Jean-Claude Barens aujourd’hui) est l’objet du désir : l’amorce d’un public nouveau, plus jeune, qui garantira tant l’avenir de la chanson que la pérennité de ce festival. Ça fait quelques années que des groupes tels que Les Ogres de Barback en 2013 ou Lo’Jo en 2014, outre leur réel intérêt artistique, ont cette fonction-là : attirer la relève. Debout sur le Zinc l’a pour cette édition. Lui et quelques autres : l’amour de la chanson ne pouvant attendre, même le jeune public (à partir de cinq ans) se voit offrir, pour la première fois, des spectacles (il s’agit là aussi, on l’aura compris, de tenter de renouer avec la population locale, de plus l’associer, grande oubliée du festival depuis pas mal de temps).
Fondamentalement, même si elle est régénérée, rajeunie aussi, le grille de programmation ne diffère pas vraiment des années passées. Pas de quoi instruire un procès en trahison, en mutation génétique, en « variétés » : c’est toujours la même chanson mais la différence est qu’on ne l’entendait pas, ou si peu. C’est plutôt « à la marge » qu’il faudra apprécier la touche Barens, par ces nouveaux rendez-vous (ou rendez-vous grandement remaniés) que sont :
Le « 11 heures 11 », salle Regain au château chaque jour à 11 h où un échange s’instaure entre invités et public (cf encadré ci-contre).
Les Apéros-Thèmes de midiCèze (devant le château et avec apéro).
La « Basse-cour » (en fait la cour basse de l’école publique), chaque jour à 15 h.
La « Scène ouverte de minuit 30 », gérée cette année par le Centre de la Chanson.
Si, pour l’essentiel, on se référera à notre précédent article sur Barjac pour découvrir et comprendre ces propositions, vient tout juste de sortir le programme des rencontres du « 11 heures 11 » que voici dans l’encadré ci-contre.
Barjac m’en chante, du 31 juillet au 4 août 2016. Le site du festival, c’est ici : on peut y réserver ses places.
« De Jofroi hier à Jean-Claude Barens aujourd’hui…. » La première fois que je suis venu à Barjac, en 1997, le maitre d’oeuvre n’était pas Jofroi mais Jean Vasca à qui il est arrivé ensuite ce qui est arrivé à Jofroi en 2015 !
D’accord avec vous, Gérard. Mais cet article n’est pas une historique du festival. Et, lors de la première édition, par entre autres Jean Vasca, on n’avait alors pas forcément la préoccupation du devenir du festival. Au moins ces dernières années, Jofroi l’a eu, incontestablement. Et ce soucis est désormais porté par Jean-Claude Barens, titulaire du poste. Barens et, faut-il le redire, toute l’équipe de l’association Chant libre, équipe trop longtemps passée sous silence.
Vous n’empêcherez pas que l’histoire est têtue et que Vasca a défriché le chemin que Jofroi a fait ensuite emprunter au festival, avec talent et persévérence, j’en conviens aisément.