Benoît Dorémus, son coeur fait boum boum
Rencontre avec Benoît Dorémus, à l’occasion de la sortie de son nouvel album, En Tachycardie.
L’intégralité de l’entretien avec Benoît Dorémus, c’est ici
NOSENCHANTEURS. La production de ce nouvel album, En Tachycardie, s’est faite au travers de Kisskissbankbank. L’album est sorti le 5 février. Quel défi incroyable…
BENOÎT DORÉMUS. L’objectif a été atteint en 24 heures. Je ne m’y attendais pas du tout et quand je pense aux huit derniers mois passés ça a été non stop. La levée de fonds, je découvrais, ça a cartonné, et derrière il a fallu assurer dans un laps de temps hyper court.
La tournée Francis Cabrel arrivait, avec cette chance d’en faire les premières parties…
C’était une belle opportunité de jouer devant des gens qui allaient me découvrir. Partir sans rien ou alors avec mon premier album ça n‘avait pas de sens alors que je n’avais rien sorti depuis cinq ans et que mes chansons étaient prêtes. Je devenais fou contre le système, des maisons de disques qui se désintéressent complètement des gens comme moi. Je n’avais pas encore trouvé mon économie ni les moyens de le faire. Il y a un an à la même heure je n’étais pas drôle du tout…
Après avoir été porté par Renaud, maintenant par Cabrel, des artistes qui ont cru sincèrement en ton talent, en ton écriture, cela doit mettre la pression ?
Bizarrement non. Cela ne m’a pas mis la pression. C’est la partie encouragement et qui fait du bien. La pression je me la mets tout seul en fait. Quand Renaud et Cabrel me font des compliments ou quand j’ai bossé avec eux cela m’encourage au contraire. La pression c’est plutôt quand je ne suis pas avec eux. Je veux qu’ils soient fiers de moi. Qu’ils n’aient pas cru en moi pour rien. La pression c’est plus pour remuer le merdier, tout ce qu’il y a autour, pour qu’on en parle. Qu’ils soient fiers de moi quoi…
Du coup tu as d’autres personnes qui travaillent avec toi ?
On a tout fait avec mon manager que j’ai rencontré il y a un peu moins d’un an, Vincent Moya. Oldelaf m’a fait rencontrer Vincent Moya. Après discussions on a décidé d’y aller ensemble. C’est parti comme ça. En fait je fais tout ce boulot avec lui. On a engagé une attachée de presse parce que c’est un métier tellement particulier, de relance, de réseau que je n’ai pas. C’est un métier à part entière, ce n’est pas à l’artiste de faire ça. Elle a eu un coup de cœur pour l’album.
Un coup de cœur pour En Tachycardie c’est le cas de le dire…
De toute façon c’est un album qui marche sur le volontariat. Les gens sont rémunérés bien sûr mais depuis le Kisskissbankbank c’est un peu qui m’aime me suive. Vous avez bien compris que c’est artisanal. Les musiciens, le réalisateur de l’album, tout le monde a joué le jeu.
Tu as de belles collaborations. Francis a fait une petite participation voix-banjo. Il y a un petit clin d’œil de Souchon aussi ? Et une petite poussée d’Archimède avec les frères Boisnard, Nicolas et Fréderic qui ont composé la musique de Lire aux chiottes.
Bien joué ! Oui Souchon c’était incroyable, une musique de Maxime Le Forestier aussi. C’est ça qui m’encourage, ça fout pas la pression les encouragements de la profession, des collègues. J’me dis ce ne sont pas mes chansons qui coincent. C’est l’époque qui est dure. Il y a des dizaines de chanteurs dans ma situation. Avec ces soutiens et ces encouragements j’ai arrêté de me dire, comme par le passé, que ce sont mes chansons qui coincent ou que je n’étais pas bon.
Ça y est tu as passé le cap ?
Oui parce que je vois bien les copains. On est tous dans la même situation chacun à son échelle. Pour la chanson française c’est horrible. Tout le monde s’en tape et c’est difficile. Je crois qu’il n’y a pas d’appétit pour les gens. Je viens de passer une semaine avec des gamins dans le Périgord à leur faire faire des chansons. Ils étaient ravis mais ils ne sont pas nourris par la chanson. Ce n’est pas ce qu’ils écoutent. Ils s’en foutent. Moi quand j’étais au lycée j’étais déjà un cas à part. J’écoutais Souchon, Reggiani, Renaud. Il y en avait quelques-uns comme moi mais je n’étais pas dans la masse à l’époque. Ils écoutaient du rock indépendant, les Smashing Pumpkins, ou encore la vague Nirvana et pour le français c’était Noir désir, presque exclusivement Noir des’. La chanson à texte c’était pas ça. Et là aujourd’hui j’ai l’impression que les jeunes écoutent du rap. Quand j’avais 12-13 ans, j’écoutais beaucoup de merde aussi. C’était ce qu’écoutaient les copains, ce qui passait en radio… Mais pour eux écouter des choses en français si c’est pas du rap, t’es un gros ringard. Ou alors ils ne l’avouent pas et écoutent en secret. Ils aiment bien ce qu’écoutent leurs parents, Calogero etc, mais ils ne vont pas l’avouer devant les copains. Pour eux, ils écoutent du rap…
L’intégralité de l’entretien avec Benoît Dorémus, c’est ici
Le site de Benoît Dorémus, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lui, c’est là. Et le lien vers l’album photos « Benoît Dorémus » de Vincent Capraro !
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