Aubercail 2011, la Magny qui renaît…
Aubercail va vivre dans quelques jours, quelques heures, son 5e festival chanson. Ça se nomme « Les Mots dits » et c’est vrai que les artistes qui défileront sur scène, sans être les maudits de la profession (sauf à considérer que beaucoup le sont), n’ont pas leur rond de serviette dans les grands médias et ne tutoient ni Nagui ni Drucker. C’est l’un des mérites de cet exemplaire festival que d’exister, sans concession aucune à une mode, un pet de l’esprit, un trait du moment. Ici ce n’est pas le tiroir-caisse qui prédomine, qui décide une programmation, loin s’en faut ; c’est l’émotion qui est maîtresse. Qui vous touche, vous bouscule, vous culbute, vous affole, vous tourneboule. « Aubercail accueille les mots et souhaite redonner ses lettres de noblesse à la chanson » lit-on au fronton de ce digne et beau festival. Cette année, le point d’orgue en sera un hommage à la grande Colette Magny. Quelle idée, vraiment, que se rappeler cette dame si indisciplinée, si rebelle, sciemment écartée de toutes télés, de toutes radios, qu’une profession toute entière n’a pas su dompter, qui n’en a fait qu’à sa tête, qu’à son chant, qu’à ses colères et ses indignations sans jamais sacrifier aux modes… Tiens, un peu comme ces Bacchus et Solleville, Leprest et Le Bihan, Morel et Pitiot, eux et leurs confrères, tous au programme de cette année. Comme si le chant de la Magny renaissait…
Du 17 au 21 mai à l’Espace Fraternité d’Aubervilliers.
Avec Allain Leprest, Loïc Lantoine, Batlik & Thomas Pitiot, HK et les Saltimbanks, Karimouche, Nicolas Bacchus, Billie, Francesca Solleville, Jean-Marc Le Bihan, Wally, Gérard Morel, Vincent Roca, Patrice Kalla, les Nino’s, sans oublier le traditionnel bal d’Aubercail. C’est-y pas beau un tel programme ?
Magny la Grande comme son nom l’indique…oui merci pour se souvenir ardent. A mille lieues des fadasseries contemporaines de la chanson-centriste hexagonale encensées par la pensée molle. La seule vraie blues-woman française.
PS: j’oubliais d’ajouter qu’en parcourant votre blog on s’aperçoit avec effroi que la chanson française, jadis si glorieuse, si rebelle, si originale et hors-normes, est devenu, de par décret et -osons le mot-complot sciemment élaboré du chobiz- une expression des catacombes. Un art quasiment ésotérique.Une espèce en voie de disparition.
Michel pourrais-je savoir comment me procurer la conférence que vous avez donnée il y a quelques jours ? y a-t-il eu un enregistrement ? avez-vous des documents partageables ? je suis depuis plusieurs années SUR LES PAS DE COLETTE MAGNY dont j’avais présenté comme un « Film en Chantier » à AUBERCAIL dans cet hommage… Amitiés.