Paroles et Musiques 2015. Nach, à l’artiste bien née…
Surplombant la scène, quatre lettres géantes, majuscules, argentées, entrelacées, comme sur la pochette de son disque : NACH. Les photos n’en seront que plus facilement légendées. Voici donc Anne ma sœur Anne, la sœur de, la fille de. Qu’on ne savait il y a encore quelques mois, qu’on ne peut plus ignorer aujourd’hui. Un disque chez un label d’importance (elle a eu de la chance d’en trouver un tout de suite) et un Olympia familial nous l’ont révélée. L’adn y est-il d’ailleurs ? Analyse de son, de textes et de timbre : oui. Elle a bonne ouïe, bon Louis. Ne diffère vraiment de Louis et de Mathieu que l’absence de chapeau mou et de barbe de six jours. Mais c’est bien une Chedid.
Cause à l’Olympia, elle ne s’était pas trouvé en scène seule avec ses musiciens à elle depuis longtemps. On essuie les plâtres. Un batteur, un guitariste. Et Anne aux claviers et programmations, désespérément derrière ses instruments. Si elle bouge, parfois, louables efforts, c’est en surplace. C’est dire si c’est statique, limite ennuyeux. On se console sur les chansons. Bien faites, bien troussées, l’adn familial vous dis-je, plus encore celui du père dont on sent la technique d’écriture.
Ça cause d’amour, d’émois, de ruptures… Éternelles rengaines, filons jamais épuisés, toujours renouvelés. Coeur de pierre et autres titres s’enchainent, paradoxalement sans réelle passion. Et Je suis moi, chanson sans ambiguïté de celle qui doit s’affirmer pour ce qu’elle est, pas par sa dynastie : « Je suis moi, rien que moi / J’ai dans ma ligne de mire / Celle que je ne suis pas / Je suis moi, rien que moi. »
Public nombreux, attentif, poli. Mais Nach n’a pas créé l’événement, juste laissé son pseudo au prestigieux générique de Paroles et Musiques. Papa y était passé, son frangin aussi, souvent même. On attend le p’tit frère.
Nach signifie « après » en Allemand… et après ?
Il n’y a plus d’après / à Saint-Germain des prés.
« Nach » c’est surtout le « na » tiré de « Anne » et le « ch » qui débute « Chedid ». Un pseudo tout vilain, sans apprêt.