Françoise Hautfenne défait nos rides en chansons
Certaines images se télescopent. En 2007, en annonçant Julie Rousseau dans mon émission de radio, j’avais dit « arrêtez tout ce que vous faites et écoutez ! » puis lancé Une île, cette superbe chanson d’amour, et indiqué aux auditeurs les coordonnées du concert de Julie. Françoise Hautfenne, à l’écoute, y vint sur cette invite, et nous fîmes connaissance. Contingence ? C’est avec Insulaire, belle chanson sur son besoin d’un ancrage dans l’espace et le temps, (et qui fait écho avec A l’abri de l’île de Fabienne Marsaudon, récemment chroniquée) qu’elle commence jeudi dernier sa présentation de CD. Les îles en ont inspiré beaucoup !
Alors revenons à Françoise Hautfenne. Elle a commencé à proposer ses chansons après une carrière de prof de lettres (pendant laquelle elle reconnaît avoir mis Brel au programme !)… Elle en sourit dans A mon âge ! Et Voyageuse sur son bonhomme de chemin, cette portageuse de chansons nous livre déjà son troisième CD Éphéméride. Ce titre de l’album est emblématique de sa démarche et du climat du disque : une progression dans les bonheurs de la vie au fil des saisons. De sa douce voix soutenue par la harpe et la guitare, elle distille l’optimisme poétique et thématique sur des mélodies tendres, parfois chaloupées ou rythmées, et toujours accrocheuses. Pour Françoise, l’amour entre les êtres est comme une évidence : quelque soient les vicissitudes de la vie, « tu trouveras ton chemin » pour nous retrouver à notre lieu de Rendez-vous au bout du monde. La voie sera parsemée de chimères dont il conviendra de se méfier comme du Roi des Aulnes, on y croisera plein de Ces gens qu’on aime, on établira des connivences avec les petits enfants (Titou) et il y aura parfois l’épreuve de la maladie à surmonter avec courage (Se sentir soudain nue).
Mais la route sera belle tant que les chansons en accompagneront le trajet, qu’elles soient seulement en idées (Ode à mes chansons rêvées) ou achevées (Blue bird song). Ce disque de Françoise est un hymne au bonheur de faire et de répandre les chansons, en tout lieu et à tout moment.
Une passerelle de mots bleus jetée de » L’âme insulaire » de Françoise Hautfenne jusqu’au coeur du monde . Je n’ai écouté que deux chansons, mais c’est une très belle découverte .