Granby 2014. Vitrines enchantées (suite)
Deuxième journée de vitrines, ces show-case nous étant proposés, autant d’artistes prêts à l’exportation. Au quatrième jour, il nous faudra choisir un lauréat.
On ne vous parlera pas ici du groupe Le Vent du nord, tellement hors concours à mon sens qu’il méritait bien un article pour lui tout seul. Mais de Philippe Brach, Ariane Brunet et d’Eli & Papillon.
Intéressant, oui, ce Philippe Brach, mais… Rires démoniaques, ambiance fantastique, c’est la messe Brach. En un tel lieu, ça faite cohérence. On ne comprend rien de ce qu’il chante, alors on reconstitue, s’inventant en parallèle d’autres possibles histoires nourries de ce que l’oreille peut capter, peut presque traduire sans trop trahir. Parfois, dans l’attente du réveil de la batterie et des décibels, se révèlent des textes suintant d’un bel accent. On se dit que c’est plutôt pas mal, qu’il y a un mystère Brach qui donne envie de lever. Mais diantre pourquoi termine-t-il son set par une chanson sur l’avortement, où il baptise même la gosse jamais née ? Pour plomber l’ambiance on ne fait guère mieux.
Elle est profilée comme une fusée. Et se prénomme Ariane. Du reste, son nouveau disque s’appelle Fusée. Physique à la Sandrine Kiberlain, cette Ariane Brunet est auteure compositeur et, ma fois, se débrouille bien. Manifestement elle a quelque chose de plus que ses consoeurs, écrivant avec malice, se jouant de la palette des sentiments, des émotions, des passions. Elle est là, devant nous, pour que nous tombions en amour. En amour d’elle il va de soi. 23 ans seulement, une voix qui sait retrouvé les intonations de l’enfance pour chanter des propos d’adulte et l’amour, toujours. Oh, ce « t’es mon plus beau naufrage » de presque anthologie… C’est sur sa chanson porte-bonheur, celle qui la « mis sur la marque » qu’elle nous quitte. Elle a eu le temps de nous convaincre.
Enfin, Eli & Marc Papillon. Ces deux-là ne peuvent être ensemble par pur hasard. Monsieur n’est pas le musicien de madame. Ils sont un duo et ça se sent. Enfin des voix – notamment et surtout féminine – distinctes, dont on comprend tout. Plaisir de chanter, joie de recevoir. Autre avantage, c’est de la chanson, pas bien farouche mais de la chanson, qui ne connaît rien de cet idéal de variété qui affadi, enlaidi toutes prétendues rimes. Ces deux-là font songer aux suisses d’Aliose. Sous ma plume, c’est un compliment.
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