Colin Chloé, terrien et terrible
Certes ce n’est (après avoir joué dans plusieurs groupes folk-rock et alternatifs à Lorient et Brest) que le second album de Colin Chloé mais on devine que le visuel de ses disques s’inscrit dans un code. Sur Appeaux, en 2010, une végétation entremêlée, bord d’aber, tonalité claire d’un jour qui point, ou se retire. Là, sur Au ciel, des racines torturées, elles-aussi entremêlées, dans la presque obscurité.
Autant le précédent opus, très acoustique, allait dans la lumière, autant celui-ci est fait d’un rock âpre, sombre, tourmenté. Malgré la chanson-titre, le terrien succède à l’aérien. Même si le timbre du brestois Colin Chloé rappelle à l’amateur de chanson celui de Guidoni, c’est vers Bashung qu’ira la flatteuse comparaison, entrelacs de somptueux mots, divines poésies, mystères de leur construction, babel d’idées et d’émotions où les éléments, la nature, sont comme toujours prépondérants et commandent les vers et les notes : océans perdus, sources , terre et vents… Vers Neil Young et Lou Reed aussi, influences revendiquées de Colin Chloé.
Autres codes : Colin Chloé, dont le blaze est emprunté aux personnages de L’écume des jours, toujours injecte à son art littérature (ici un extrait d’Une vie ordinaire, de Georges Perros) et traditionnel (ici La misère). Comme un rite, une respiration bienvenue, une ressource.
A noter que l’album a été enregistré en compagnie de l’équipe de musiciens de Détroit dont Pascal Humbert à la basse, Yves-André Lefeuvre à la batterie (Complot, Miossec) et Bruno Green à la production et au mixage (Santa Cruz, Détroit). Signalons aussi que ce disque, financé en partie par des internautes, est sorti sur Hasta Luego recordings, un label canadien.
Colin Chloé, Au ciel, Hasta Luego recordings/Avel Ouest, 2014. Le site de Colin Chloé, c’est ici. http://www.dailymotion.com/video/xztlbm
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