Gainsbourg, eux non plus…
Le petit festival créé par Jean-Michel Tomé ne sait rien respecter des règles du métier. Sa programmation n’obéit qu’à des rencontres, qu’à l’amitié, à ses violents coups de cœur aussi. Ainsi cette « Cie Gevrey-Chambertain » qu’on s’imagine, rien qu’à l’intitulé, être la compagnie amateur de cette gare de triage, de ce nœud viticole. Erreur, ce sont des artistes hors du commun ! Qui pour l’heure se mettent en bouche Gainsbourg, aphorismes et chansons…
La ressemblance physique et sans issue est-elle à ce point calculée entre le chanteur (Zoon Besse) et feu notre fumeur de gitanes ? Tronche du même genre, pareille voix ou presque, semblable déglutition… Y’a mimétisme. A trop chanter Gainsbarre…
Ils sont quatre sur scène (Zoon en zoom, en gros plan, et Gaëtan Pantanella, Dany Rizo et Pierre-Marie Braye-Weppe), sous les projos, Sous le soleil exactement. Par touches, par chansons chocs et dessous chics, nous allons à la rencontre de Gainsbourg, pas forcément dans ses titres les plus en vue d’ailleurs, par des bribes de lui aussi, festival de citations et de trouvailles : mise en scène fluide, intelligente, presque chorégraphie. Les arrangements sont sobres, les musiciens en tous points excellents.
On y croise Lola Rastaquouère, Laetitia, Melissa et Marylou, de quoi vous mettre L’Eau à la bouche. Prévert est dans ses p’tits papiers et Gainsbourg dans tous ses états : en SS in Uruguay comme en reggaeman. Il est manifestement sur scène.
Imitateur le Zoon ? Rien ne clone. C’est création originale, pas numéro de cirque. Il y a ici le plaisir, la jouissance oserais-je, des mots, provocs et pitreries du Serge. C’est point et contrepoings, pets et contrepets, basse et contrebasse, faits contrefaits, les hauts de Gainsbourg et les bas de ses femmes, jeu théâtre ludique, set musical on ne peut plus probant. C’est excellent !
Commentaires récents