De Calm, travelling sur l’amour
« Amour Athlétique Club » étrange titre pour un album… Signifie-t-il qu’on aborde l’amour comme une épreuve sportive, qu’il faut s’attendre à vaincre un adversaire, l’autre ou soi-même, que rien n’est jamais joué d’avance… ? Sans doute un peu tout à la fois.
Le « Club » de De Calm, c’est un duo : un auteur/chanteur, Guillaume Carayol, par ailleurs réalisateur – ce que soulignent clairement l’originalité et l’efficacité des clips – et un compositeur, Mickaël Serrano, instituteur. Ces deux là se fraient un chemin jusqu’ici davantage dans l’univers du rock et l’enregistrement de leur album dans « un immense atelier, au milieu des machines et des ouvriers » paraît effectivement davantage en harmonie avec une image légèrement underground.
Ecoutons… Le batteur Philippe Entressangle et le bassiste Marcello Guliani, apportent un son qui ne nous est pas étranger. Lorsque l’on apprend que tous deux accompagnent Etienne Daho, on comprend alors cette impression familière que ne dément pas la voix de Guillaume, même si les chroniqueurs la rapprochent plus volontiers de Miossec. Je confirme que le rapprochement est assez saisissant sur le titre Je voudrais tant adressé à l’enfant que l’on voudrait voir protégé des naufrages. Ces deux références suffisent à éveiller la curiosité.
Quant aux textes des onze chansons (un clin d’œil à des années au sein du Toulouse F.C, paraît-il), ils déclinent à l’envi la nostalgie des amours, celles de l’enfance, de l’adolescence, ces amours que l’on a laissé filer, comme dans Le souvenir de ta beauté, dans une douceur quasi verlainienne, mais aussi cet amour là pour lequel il faut se battre, violence, démence, sueur dans un titre paradoxal : Tendre. Travelling arrière dans la cour de l’école où « le soleil aux aguets n’arrêtait pas de geindre » avec Un jour de mai ou dans celle du collège En 601, chanson où abonde (trop ?) le champ lexical du football.
Finalement la chanson que j’élirais serait sans doute Les plongeoirs (encore une image sportive) : « j’ai grandi en plongeant… la peur de décevoir… le vertige… » La métaphore est efficace pour dire l’adolescence et ce qu’il en reste en nous.
Ce projet chanson pop rock (difficile de se prêter à la loi des classifications !) a une singularité, celle d’être porté par des images qui font mouche, comme ce visuel des deux hommes sur un solex, regards égarés, corps et visages maculés de tâches de peintures vives. Esthètes c’est sûr, ils le sont ! Alors… à suivre !
De Calm, Amour Athlétic Club, Les Re-créations du pourquoi/L’Autre distribution 2013. Le site de De Calm, c’est ici.
On à tendance à croire que le trémolo d’une guitare colore le tableau…