Les coups de coeur scéniques 2013 de NosEnchanteurs
Avant de tout à fait refermer la page de 2013, retour sur les coups de cœur scéniques de l’an passé de quatre collaborateurs de NosEnchanteurs.
Claude Fèvre : j’suis badaboum !
J’suis badaboum, boum, bala, bala…
C’est Buridane qui chante, douce et blonde, silhouette gracile, presque fragile, bien que son album affirme le contraire. Buridane, c’est l’enchanteresse que j’ai élue dans mon année de concerts. Un concert estival, sur une scène en plein air au mois d’Août à Montluçon, un concert dont j’ai rédigé la chronique, une de ces chroniques passées sans aucune onde de choc (zéro commentaire !).Je m’amuse en pensant qu’elle a peut-être laissé… sans voix !
J’suis badaboum, boum, bala, bala…
Ça ressemble à une rengaine yé yé et pourtant on est à des années lumières des chansons de mon adolescence. Cette fille là, cette July, n’a sûrement pas atteint la trentaine et ses textes ont une force inouïe pour dire que notre monde peut faire « flipper » cette jeunesse qui est celle de mes enfants. « Mais ça me fait flipper/ L’étroitesse de vos rêves / Oui, ça me fait flipper / Votre machine bien huilée/ Je voudrais la rouiller… » J’entends son cri, sa peur ses doutes « Si y a personne, ça sert à rien … » comme un écho à la voix de Souchon. Et que dire de « Jusqu’où petite » à l’heure où notre voisine l’Espagne s’en prend à nos droits fondamentaux de femmes ?
Alors oui, mon enchanteur 2013 est une enchanteresse, et c’est Buridane (l’article de Claude Fèvre, c’est ici).
Catherine Cour : la zone de Claudine Lebègue
Puisque nous sommes en période de bilans, de bêtisiers, de « best-of » (et puisque NosEnchanteurs me le demande !), je dois choisir dans les « vrais » spectacles que j’ai vus cette année celui qui est un poil au dessus des autres dans mon souvenir. Choix difficile ! Comment départager Gilles Roucaute et Pascal Mary ? Yvette Théraulaz et Claude Semal ? Marianne Aya Omac et Céline Faucher ? Mais puisqu’il le faut, je dirais qu’un des spectacles que je pourrais voir et revoir tous les jours sans me lasser, c’est celui -encore « en travaux », « en cours d’écriture »- que j’ai vu le 20 avril, en Avignon : Claudine Lebègue y fêtait la parution du tome II d’A ma zone et commençait à rôder les chansons écrites pour ce nouveau spectacle. J’attends avec impatience de pouvoir admirer sur scène le résultat de ce travail, découvrir de nouvelles chansons dont nous n’avons parfois eu qu’un aperçu.
J’ai vraiment adoré le tome II du livre de la vie de Claudine. Autant que j’avais apprécié le premier. Alors je suis sûre que le CD en préparation tiendra les promesses de ces « avant-premières »… mais c’est surtout le spectacle vivant qu’il va falloir voir absolument ! Bonne route, Claudine ! (Catherine Cour chronique le livre de Claudine Lebègue, à lire ici).
Michel Kemper : Michel Jonasz et Jean Guidoni en piano-voix
Les grincheux objecteront que c’est pour des seules raisons économiques qu’un chanteur, longtemps accompagné d’une escouade de musiciens, en vient au seul accompagnement d’un pianiste. C’est parfois le cas, oui. Mais pas toujours. Ça peut être aussi le choix artistique d’un moment, la complicité entre l’homme au piano et celui au micro. C’est toujours un test pour l’artiste qui ne peut pas, ne peut plus se protéger derrière un groupe : alors nu il n’y pour lui que son talent, s’il en a.
De cette année, je retiendrais deux scènes d’exceptions, deux piano-voix d’excellence, deux incroyables artistes qui vous scotchent littéralement, vous laissent sans voix : Michel Jonasz et Jean Guidoni. Pas du tout jeune me direz-vous, nous sommes loin de l’émergence. Mais ne dit-on pas que c’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures soupes ? Et, de toute façon, quand on est bon, on l’est. En fin 2012, j’avais déjà vu, en piano-voix, Cali, majestueux, enthousiaste, virevoltant, prouvant définitivement qu’il est grand parmi les grands. Même dans sa Boite de jazz, son ainé Jonasz, même paré des seules touches noires et blanches de son complice VVV au piano, vous bouleverse. Nul besoin d’avoir été largué pour vous perdre dans son J’veux pas qu’tu t’en ailles, tourneboulant comme un derviche tourneur, postillonnant de larmes… Et ce Guidoni qui, à deux ou trois Jacqueries (de Prévert) près, ne garde que le répertoire de ses débuts, paroles de Pierre Philippe : le grand Jean Guidoni est là, bien présent, superbe et puissant ! Un Guidoni repris sur scène, dans un répertoire presque identique, par Yves Jamait, par ce Il y a présenté à Dijon puis à Paris. Ce fut, sur NosEnchanteurs, le coup de cœur de l’ami Franck Halimi (l’article sur Michel Jonasz, c’est ici ; celui sur Jean Guidoni, c’est là ; l’article de Franck Halimi sur Jamait en Guidoni, c’est ici).
Norbert Gabriel : toujours Jamait !
Flash-back. Chaque année apporte son lot de découvertes, d’émerveillements, de bonheurs de scène divers. Les articles et compte-rendus sont un assez bon baromètre de nos enthousiasmes, et de nos artistes favoris. Festivals ou tournées, ou spectacles plus confidentiels, pas mal de noms tournent dans le kaléïdoscope de la mémoire, Nathalie Miravette, Valérie Mischler, Agnès Debord, Louis Ville, Sarah Olivier, Agnès Collet, Lili Cros et Thierry Chazelle, Bernard Joyet, Jérémie Bossone, Clarika, La maison Tellier, Gabriel Saglio, Les Tit’Nassels, Babel, Alexandra Hernandez, Claire Guyot, Gilbert Laffaille, Hervé Lapalud, Henri Courseaux, Amélie les crayons, Nevchehirlian, Anouk Aïata, Maïa Barouh, Elisabeth Caumont, les Callas Nikoff… ça en fait du beau monde, tout comme il y en avait au Bar à Jamait, qui sera ma découverte (le bar, pas Jamait) de 2013. Parce que c’est une fête musicale avec cette particularité qu’on y retrouve une équipe de base, une sorte de famille qui se connait bien, et qui s’amuse autant que le public dans ces soirées le plus souvent uniques, car c’est vraiment du spectacle vivant, assez proche de la philosophie de maître Minvielle, (ou du révérend Lubat) « Ne pas faire aujourd’hui ce qu’on a fait hier. » Dans cet ordre d’idée, la Fête à Anne Sylvestre au Quesnoy en chanteurs était dans cette ligne. Anne Sylvestre souvent présente au bar.. à Jamait…mais pas que… ça rappelle une chanson très festive de La Baronne.. » Dans le p’tits bars » ou les grands, de vers en verres, à la santé de la chanson (l’article de Norbert Gabriel sur le Bar à Jamait, c’est ici).
Coups de coeur partagés et qui m’ont permis de me faire un récital de Buridane que j’avais ratée en Août .
Je suis émue de lire cet article, Michel, chacun de nos choix évoque une dimension de la chanson que j’aime. Je crois que lorsque j’aurai un coup d’ mou, je le relirai …Vraiment ! J’en suis émue, je te le répète ! Et du coup je suis particulièrement heureuse de vous avoir suggéré ce petit jeu d’écriture !! Merci mes amis collaborateurs de nous offrir ce retour sur 2013…c’est beau, la chanson !! C’est du spectacle vivant haut de gamme, haut de cœur…ça me chavire !! Là dans mon bureau, devant mon ordinateur, j’aurais envie de danser et surtout d’envoyer des baisers papillons à ma fenêtre (il fait si doux, si beau aujourd’hui !) pour dire BRAVO à tous ces enchanteurs !!!! Je vous aime !!!!
Merci Claude de me faire découvrir ce petit bijou. « Buridane »
Bises