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Pierrick Vivares, les bobos de la vraie vie

Pierrick Vivarès et Clément Faure sur la scène de L'Esprit frappeur (photo Michel Kemper)

Pierrick Vivarès et Clément Faure sur la scène de L’Esprit frappeur (photo Michel Kemper)

Pierrick Vivares, 8 novembre 2013, L’Esprit frappeur à Lutry,

 

Y’a du titi parisien, du Gabin en lui – façon Le jour se lève -, et ce n’est sans doute pas dû qu’à sa casquette dont il ne se sépare jamais. Un jeune homme, style populaire et lettré à la fois, à la voix étonnement mûre qui vous saisit dès la première chanson. Le voici ce soir pour la seconde fois en concert à l’étranger. Oh, pas bien loin : à l’Esprit frappeur, à Lutry, Suisse. Où, vu l’accueil, on devine sans mal qu’il reviendra.

Même si, ici, au pays des banques, le public ici présent ne semble pas connaître La bonne paye, prime titre de son set et qu’il lui faut d’abord expliquer la règle : « Ce n’est pourtant qu’un jeu / Qui en dit long / Un jeu de société / Qui habille l’ombre / De notre société / Pour la dédramatiser. »

Ce n’est qu’une première partie, qui échantillonne le talent du jeune lyonnais : sept titres qui vous ouvrent la porte de l’Helvétie. Tous extraits de son premier et pour l’heure unique album (en lire la critique ici) comme la chanson-titre Les transports en commun sur l’isolement, le chacun pour soi d’une société qui tend dangereusement vers l’individualisme. La chanson de Pierrick Vivares n’est pas précisément engagée, Gabin oui, mais pas Gavroche : elle s’attarde cependant à notre façon de vivre ensemble, aux comportements, comment on vit, comment on pense. « Les filles pensent en sentiments / Les hommes pensent en centimètres » nous chante-t-il avant décalquer le Au suivant de Brel, mettant cette fois-ci en scène une jeune femme de 20 ans contrainte à l’abattage sexuel : exercice par nature casse-gueule qui est un des grands moments de ce récital. Oui, Vivares, c’est la vie, mais pas celle qui coule de source : celle qui dérape, qui déraille. Ce sont les dégâts collatéraux. La belle voix, assurée, de Pierrick (un peu façon Le Forestier), rend d’autant plus le propos tranchant, efficace, réaliste mais sans mièvrerie, accusateur et digne.

Du bel art, ici partagé avec son excellent comparse Clément Faure, aux chœurs comme à la guitare. Retenez bien le nom de ce jeune chanteur : vous rencontrerez bientôt Pierrick Vivares sur votre route, son agenda se remplit à très grande vitesse.

Le site de Pierrick Vivarès, c’est ici. Ce que NosEnchanteurs en a déjà dit, c’est là. http://www.dailymotion.com/video/x1066ov

2 Réponses à Pierrick Vivares, les bobos de la vraie vie

  1. Catherine Laugier 12 novembre 2013 à 20 h 20 min

    Au Suivant, impressionnant ! Bravo d’avoir osé, à l’inverse de tous ceux qui défendent leur droit à disposer du corps des autres… Grand moment d’émotion, si cela pouvait faire réfléchir certains !

    Répondre
  2. Florence Vogler 12 novembre 2013 à 22 h 24 min

    Un bel article bien mérité, merci… j’ai beaucoup aimé cette première partie avec Pierrick Vivares … trop court malheureusement et espère vivement le revoir plus longtemps prochainement sur une scène suisse !

    Répondre

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