Bruno et Gaëtan, les neveux
Deux dates en France en ce mois de novembre pour un co-plateau étonnant, intriguant, émouvant autant que passionnant.
L’un est le neveu d’un illustre belge de la chanson, un grand comme on dit, dont on vient de célébrer le trente-cinquième anniversaire de la disparition.
L’autre est le neveu d’un illustre québécois de la chanson, un grand comme on dit, dont on vient, au moins dans l’Hexagone, d’oublier de célébrer le quart de siècle d’après.
Lui, Bruno Brel, auteur-compositeur-interprète, à ses débuts protégé comme le fut son oncle par Jacques Canetti. Ça fait longtemps que cet artiste sillonne les routes avec ses chansons, les siennes. Longtemps on lui a demandé de reprendre celles de son oncle Jacques, longtemps il a décliné l’offre, avant d’en mette à son répertoire. Il y a sans doute une ressemblance physique entre Bruno et Jacques mais, plus encore c’est la voix, le timbre qui ressemblent, qui les rassemblent. Bruno ne clone, pas, jamais. Mais les chiens ne font pas des chats et Brel est Brel : stupéfiant et magnifique, dans la reprise comme dans son œuvre personnelle. NosEnchanteurs a eu l’occasion d’en parler : c’est ici.
L’autre, Gaëtan Leclerc, ne chantait vraiment que dans des cercles familiaux, amicaux, un répertoire faits de grands succès québécois de Bigras, Michel Rivard ou Paul Piché. Jusqu’au jour où, lui aussi, a cédé à l’insistance de quelques-uns, à l’occasion du dixième anniversaire de la mort de son oncle. Puis a enregistré un disque des chansons de Félix. Et en sort un second quatre ans plus tard et est invité à les chanter sur l’impressionnante scène des plaines d’Abraham, que l’oncle avait précédemment foulé de ses souliers. C’est, comment dire ? Troublant ! Lui-aussi, sans nullement farder sa voix, retrouve celle du frère de son père. Gaëtan n’est qu’interprète, excusez du peu, mais… c’est du bon ! Sur son second album, il chante aussi deux titres mythiques qui ne sont pas de son oncle : Evangéline de Michel Conte et L’Echarpe de Maurice Fanon.
Le site de Bruno Brel, c’est ici ; le site de Gaëtan Leclerc, c’est là. Gaëtan Leclerc en France : 16 novembre, salle du Casino à Annemasse (74), 22 novembre au festival Sp’Hinx à Hinx (40) avec Bruno Brel ; 23 novembre au Centre culturel de Bergerac (24) avec Bruno Brel ; 30 novembre à Coutières (79).
LE SP’HINX D’HINX, SPECTACLE VIVANT EN MILIEU RURAL
Ça se passe à Hinx, une petite ville des Landes de 1775 habitants (recensement de 2010). Depuis 10 ans, une irréductible bande d’amoureux de concerts et de spectacles divers se sont mis à en organiser. A Hinx même, aussi à Montfort ou à Dax. Du blues ou de l’opéra, du théâtre, de la chanson, des variétés, du jazz, de la magie, du cabaret… En neuf saisons, plus de 300 intermittents s’y sont produits. A chaque soirée, la salle est quasi pleine : ça fait autant de téléspectateurs en moins pour TF1. C’est reparti pour une saison : la dixième ! Et savez-vous comment se nomme l’association qui fédère ces quinze-là ? Le Sp’Hinx ! Spécialité : « développement du spectacle vivant en milieu rural et ailleurs, si affinités ». Leurs dix bougies, ils vont les souffler lors des soirées « anniversaire » des vendredi 22 et samedi 23 novembre 2013, en accueillant ce joli plateau francophone fait de Bruno Brel, Gaëtan Leclerc (le 22) et Paule-Andrée Cassidy (photo ci-dessus, le 23). Ces hinxois ont bon goût ! Nos voeux les accompagnent. Le site du Sp’Hynx, c’est ici.
Heureusement qu’il y a encore quelques « villages gaulois » façon Uderzo pour résister, et promouvoir la chanson…
Très belles voix, j’ai découvert l’existence de Bruno Brel grâce au livre de Fred Hidalgo « l’Aventure commence à l’aurore ». Mais pour les deux difficile d’exister à la suite de leurs illustres oncles, même si Bruno a son propre répertoire. Les voix sont proches et on ne peut s’empêcher de préférer les originaux…
Bien sûr, au début on se dit pourquoi écouter les neveux dans les mêmes chansons qu’on a tant aimées chez les oncles mais, quand on les écoute, l’un et l’autre, on est vite embarqué par leur naturel air et accent de famille, et, effectivement, c’est troublant. Je les trouve très bien ces neveux.