Barjac 2013 : Utgé-Royo en maître de cérémonie
Sauvé dans Claude Fèvre
Tags: Barjac 2013, Nouvelles, Serge Utgé-Royo
L’été 2013 ne cesse de faire signe à Léo Ferré, et c’est justice. Lui adresser un hommage depuis la cour du château de Barjac était attendu et entendu.
Barjac ne pouvait être en reste et la cérémonie se devait d’être grandiose. Utgé-Royo, sa Catalogne au corps et au cœur, les combats contre le franquisme rivés à sa mémoire, en font un indéniable passeur pour que se lèvent encore les idées, disons plutôt l’idéal, de Léo Ferré.
Entrée en scène de Serge Utgé-Royo dans le soir finissant. Silence recueilli du public. Installation des musiciens, Jack Ada à la guitare, Jean-My Truong à la batterie, Jack Thyssen à la basse. Elégant salut du chanteur à Léo Nissim, son pianiste, directeur d’orchestre, magistral arrangeur, tous compagnons de route auxquels s’ajoute la fraîcheur de la jeunesse de Déborah Nissim, aux percussions et au clavier. A cette formation s’ajoutera la magie de l’accordéon de David Venitucci.
La cérémonie peut commencer…Le piano seul nous enveloppe de ses notes aériennes. Et c’est – hommage oblige – avec une chanson de Léo Ferré que s’ouvre ce concert, les mots s’envolent haut portés par la voix de Serge, vibrante jusqu’à l’exaltation : On s’est rencontré par hasard… tous les deux, nous allons vieillir… je continue ma vie d’artiste…S’enchaînent alors les chansons de Serge et son Espoir Têtu, généreux donateur de révoltes et de rêves. Avec cet artiste là, la Chanson s’élève au rang de cérémonie. Alors on peut, j’en conviens, en être dérangé, tant le geste, l’émotion, le vibrato de la voix frôlent l’excès à force d’expressionnisme. Mais nul n’a oublié qu’avant lui Léo aimait aussi cet envol somptueux et lyrique.
Comment ne pas être ému à l’écoute de cette chanson (l’interprétation en est magistrale !) adressée au frère, à l’Indien, six cents hivers ont recouvert tes chants sacrés, ou bien devant cette l’image saisissante d’une Terre qui deviendrait une grosse boule rouge du sang versé des enfants, ou bien encore à l’évocation des Républicains anarchistes enrôlés sous l’uniforme américain pour libérer Paris le 24 Août 1944 ? Comment ne pas suivre l’artiste qui agite pour nous une fois encore le drapeau de la révolte et de l’espérance, même si parfois nous sommes lassés de ces mots usés par les bégaiements de l’Histoire ? Nostalgie du désir d’avenir, dit Serge Utgé –Royo qui salue la vie comme un cadeau : je remplis mes yeux de gouttes de bonheur… Dans cette chanson émergent enfin toute la tendresse, la douceur et l’envie de voir briller dans nos yeux son utopie d’homme et d’artiste.
Allez, même si ce ne sont que béquilles d’espoir, permettons que chantent encore longtemps les poètes !
Le site de Serge Utgé-Royo, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs en a déjà dit, c’est là.
Découvrir des pages d’histoire humaine avec Serge Utgé-Royo et ses amis, est toujours un bonheur à partager. Une écriture exigeante, épurée, lyrique des musiques colorees et ensoleillées, et toujours l’espoir au coeur en l’humain.
La belle, et tragique histoire de ce nuage espagnol, La Nueve, la voilà ; http://postescriptum.hautetfort.com/