Barjac 2013. Wladimir Anselme, un ailleurs de la chanson…
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Tags: Barjac 2013, Nouvelles, Wladimir Anselme
C’est un objet chantant non identifié de la chanson. Il n’en vient d’ailleurs pas, s’est simplement posé là comme une abeille au mitan d’une jolie fleur, pour s’en nourrir, pour la féconder.
On aime farouchement ou on fuit. C’est ce qui vient de se passer à Barjac. Ceux qui sont restés n’ont pu qu’être touchés par la grâce d’une chanson contemplative, comme une suite de tableaux aux cimaises de délicates notes : « pour nous abriter du vent / j’invente des oliviers/ des sonates des palmeraies… » Anselme c’est l’enluminure faite en chanson, qui met en musique la femme-lune décrochée à Pampelune, la chaleur pâle des étoiles, la mort qui s’allume sur le corps des filles, les grandes eaux, les loups autour de la belle…
Il y a en Wladimir Anselme, un état de grâce, de pure contemplation, un temps arrêté sur image, quelques moments qui tiennent plus aux denses et profondes notes qu’à l’action et la narration. Anselme est dans et hors de la chanson, à la lisière de ses chemins balisés, trop conventionnels… Lui peint des émotions, des mouvements même immobiles. Lui fait « sonates d‘abricot » et nous invente des « oranges roseraies ».
Si vous tenez la chanson pour immuable, définitivement engluée dans son académisme, tournez les oreilles à celle-ci. Anselme a cent ans d’avance : il est ailleurs, définitivement ailleurs. Son souffle sur Barjac, sous l’aspect poli et modeste d’une aimable bise, avait tout du grand vent. Ça décoiffe.
absolument d’accord avec ce qui est écrit ici. Je n’étais pas à Barjac mais je connais l’Oiseau poète qui vole vers le futur.
et bravo pour le site et les articles.