Délinquante, comme des blondes

Comme une blonde, c’est le titre de leur nouvel album, fraîchement né et magistralement salué par une salle archi comble au Bijou. Parions que tout ce public est sorti aussi joyeux que l’ont été en scène Claire (la petite, la polissonne) et Céline (la grande, la délicieuse pimbêche)… et pas seulement nous les femmes qui pouvons avec ces deux – là partager quelques clins d’œil canailles, un brin provocateur Il peut garder un œil sur nous deux calé dans son fauteuil / cafardeux pendant qu’on le soumet sans répit / à nos deux martinets en képi… nos côtés stupides – allez, soyons lucides, il n’y a pas que les blondes ! – nos penchants séducteurs qui flirtent allègrement avec la trahison, même de la meilleure copine, Oh vous vous disputez ! / Tiens comme c’est dommage… notre tendance à en rajouter, notre course infernale contre le temps qui pour beaucoup d’entre nous est notre élément, Et je cours et je m’agite / Pour être dans les temps… moi, ce qui me plaît vraiment / C’est d’être à fond tout le temps … nos humeurs et nos hormones qui nous gâchent la vie, tous les 28 jours.
Bref, ces deux copines ont pris le prétexte de rire de tout, de nous, les femmes – Ah ! Ne pas manquer le portrait d’Odile qui a des goûts différents, ça c’est dit, des goûts a priori assez peu féminins – et bien sûr, des hommes qu’elle brocarde avec tendresse, sans oublier d’en faire d’éternels complices, comme lorsqu’elles se mettent à leur place Oui, elle m’ensorcelle/ C’est mon démon femelle / Elle met son grain de sel partout…ou bien dans ce cri d’amour : Je t’aime tellement, Mais si tu me quittes / j’te bute !
Le tout est habillé de leurs deux accordéons, ce piano à bretelles dont elles prétendent avoir joué contre leur gré depuis l’enfance dans cette chanson qui pourrait faire objet de tube J’aime pas l’musette (titre de leur précédent album). Elles en usent de leur instrument fétiche, dans tous les styles, des plus attendus, chachacha, tango, valse, swing – avec un solo de contrebasse… à l’accordéon ! – au plus surprenant, du rock métal… !! Oui, vous avez bien lu ! Instant franchement hilarant du concert ! Elles y ajoutent quelques petites percussions, un kazou, un ukulélé.
Tout cet habillage musical et sonore (à quelques très rares exceptions, Délinquante compose les musiques) colore le concert avec une précision, une diversité, un talent d’exécution où rien n’est laissé au hasard. Sans doute la rencontre avec Stéphane Sanseverino qui a exercé la direction artistique de l’album, n’y est-elle pas étrangère.
Tiens, nous sommes le 8 mars et c’est dans un joyeux délire, sur une mise en scène d’une troisième comparse, Chloé Lacan – d’une efficacité redoutable ! – que ces deux filles là rendent à leur façon bien singulière hommage aux femmes. Quand Claire, sans l’accordéon cette fois, et campée debout derrière le micro, entonne cette chanson de Régis Langlais Londres et ce refrain Et l’on jette à la fosse/ Ces nuits que l’on n’a pas/ Sans savoir si demain / Il y aura Londres ou pas, on savoure d’autant plus cet instant de véritable émotion … et le silence recueilli de la salle qui l’accompagne.
C’est pour illustrer le thème « En Rires » qu’en Mars 2009 Festiv’Art et Lavelanet Culture ont accueilli Délinquante dans leur soirée du Printemps des Poètes, et l’on savoure à l’avance le bonheur de les accueillir pour en rire à nouveau – nous l’espérons bien – avec leur nouvel album, joliment illustré de photos vintage, ambiance années 50.

La page facebook de Délinquante, c’est ici. Ce que NosEnchanteurs en a dit, là.