Pauline Paris a vu le loup
« Marlaguette », 20 février, Le Lucernaire, Paris.
Hors son talent et sa personnalité scénique, force est de reconnaître que Pauline Paris n’est pas bien grande, trois pommes à genou tout au plus, la taille de sa guitare. Et voilà t’y pas qu’elle nous fait à présent un spectacle pour enfants. On n’osera pas dire « à sa hauteur » mais elle s’y débrouille bien. C’est d’autant plus surprenant que nous l’attendions ailleurs, en son répertoire adulte, dans l’attente de la sortie d’un album, Loopings, dont certains ont déjà copie dans son fourreau cartonné, et qui finalement attendra 2014 pour sortir, s’il n’est pas revu entretemps. Ceux qui le possèdent déjà ont entre les mains un fichu collector !
Pauline est donc aussi Marlaguette dans une sympathique adaptation du conte de Marie Colmont (publié aux éditions du père Castor), une sorte de reprise un rien décalée du Petit chaperon rouge : comment faire d’un loup un végétarien, comment lutter contre le naturel qui est quand même de croquer la viande sur les os, qu’elle fut d’un cervidé ou d’une Marlaguette ? Ça et d’autres questions toutes aussi existentielles il va de soi. Pauline partage la scène avec Simon Bensa, dans un décor qui, pour minimaliste qu’il soit, est judicieux et favorise des petites trouvailles de mise en scène. Le scoop est vite éventé : Pauline-Marlaguette a vu le loup mais, toute aussi rusée que lui, lui fait rater son coup par un stratagème que je n’évente pas, c’est trop assommant : « Bas les pattes, vilain loup / Tu l’as méritée ta fessée. » Et l’infâme bête sauvage d’être domestiquée, droguée sans doute par la tisane de la jeune fille… Dis comme ça, je n’écrirais sans doute pas le prière d’insérer de cette pièce (un peu hâtivement baptisée « comédie musicale » sur le disque sorti pour l’occasion : c’est quand même plus modeste que ça) mais vous jure que cette distraction chantée fait bel effet sur nos gamins. Suffit de les voir à la sortie de la salle, gonflés à bloc au cas où surgirait un autre loup ou une louve, capables d’en faire sine die des a-crocs au bio. Si vous êtes sur la Capitale, profitez-en, ça se joue au Lucernaire jusqu’à fin juin et ça peut mettre en appétit.
Le site de Pauline Paris, c’est ici.
Marlaguette , ça me rappelle les fabuleuses histoires du Père Castor …Et j’ai regardé la vidéo jusqu’au bout…Avec plaisir .