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Yves-Marie Bellot, au coeur à corps

Yves Marie Bellot

Yves Marie Bellot (photo non créditée)

On écoute ce disque comme on lirait un livre précieux, à la limite de l’intime, presque impudique. Dans la confusion du spleen et des sentiments, là où « nos cerveaux vont plus vite que nos corps ». Nous sommes dans le déroulé d’une histoire d’amour, ou plutôt de recherche d’amour, quand s’élabore un récit, s’échafaudent des hypothèses, que le cœur et le corps s’emballent à l’idée de faire le premier pas. Qui le fera d’ailleurs ?

Les sentiments se bousculent, toute chronologie aussi. Comme les temps, futur et imparfait, on ne sait où est vraiment le présent. « Je suis nostalgique, c’est sûr / Pourtant ils sont à venir, j’en suis sûr / Nos plus beaux souvenirs ».

Ici, paroles et instruments font belle osmose, avec délicatesse, politesse. Basse, guitare électrique, batterie, cuivres, violoncelle (tiens, Hélène Piris !), chœurs… la mélancolie s’accorde avec des notes parfois plus rythmées, sautillantes, malgré une tonalité d’ensemble épurée, d’un équilibre rare. Aucune note ne semble incongrue dans cette architecture d’apparence fragile mais qui ne l’est pas, où tout questionne le propos. Habile jeu de construction où seuls les sentiments semblent ici se bâtir, là se déconstruire…

« C’est toi, c’est toi, que je veux maintenant collée contre moi… » Il est des phrases qui font refrains, qui se font insistance, désir fou, presque injonction… Et nous d’entendre ce supplique, où le beauté le dispute à la presque indécence.

Corps-SilexLe doute nous envahit, Bellot aussi : « Tout se sait, tout se sait / Un jour ou l’autre / Je le sais, je le sais / Qu’il y en a un autre... » Cet album est un tout, un peu dans le désordre ; celui des sentiments plus que le déroulé du temps. Il n’est pas sûr qu’il y ait d’ailleurs un bon ordre, quand bien même l’ultime titre se situe Après l’orage, c’est peut-être ça qui nous captive plus encore : « Sans peine, pas de victoire / Sans douleur pas de gloire »

C’est le troisième album du lyonnais Yves-Marie Bellot, après son Grand plongeoir d’il y a quatre ans. En fait un tous les quatre ans. Chaque fois la plénitude, le dépouillement, et désormais pour nous, sans l’ombre d’un doute, l’idée d’une œuvre forte en construction, d’un chanteur forcément à la marge (ne le sont-ils pas tous dans leur genre ?) qui vous emporte en d’autres confins de la chanson, d’autres stratégies. Des pièges peut-être. Du formidable vivier de la chanson lyonnaise, Bellot se hisse à une position enviable. Fasse qu’à son endroit, les trompettes de la renommée résonnent vite et bien fort.

 

Yves-Marie Bellot, Corps Silex, Vibrations sur le fil/InOüie distribution 2024. Le site d’Yves-Marie Bellot, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lui, c’est là.

 

« Nos plus beaux souvenirs », audio : Image de prévisualisation YouTube
« Collée contre moi », session Domaine de Dony, 2024 Image de prévisualisation YouTube
« Tout se sait », session Domaine de Dony, 2024 Image de prévisualisation YouTube

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