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La Sido, la trinité inspirée

La Sido (photos Clément Vallery)

La Sido (photos Clément Vallery)

« Et qu’on les remercie, qu’on dise, qu’on leur crie, merci d’avoir vécu. Merci pour la tendresse… »

C’est en songeant à la fameuse rencontre entre Jacques Brel, Georges Brassens et Léo Ferré que Sidonie Dubosc, notre La Sido, a imaginé une telle affiche au féminin, convoquant sur un même enregistrement Anne Sylvestre, Barbara et Colette Magny, sa trinité à elle. « Je trouvais que ces trois-là, qui ont vécu à la même époque, avaient des caractères et une manière artistique de s’exprimer très différents qui pouvaient bien se répondre. » Et de poursuivre : « Même si elle est assez géniale et passionnante, tu as ces trois bonhommes qui parlent entre eux et qui en mettent pas mal dans la tronche des femmes. D’où cette interrogation : qu’est-ce que ça aurait donné une réunion similaire avec Colette Magny, Anne Sylvestre et Barbara ? D’ailleurs dans le concert, il y aura des extraits sonores d’interview. J’ai essayé de recréer ce dialogue imaginaire entre elles. »

A défaut d’avoir vu le spectacle, limitons-nous à cet album : le résultat est probant, qui parfois frôle notre enthousiasme et, de toute façon, emporte notre adhésion. Cause sans doute à une distance, léger décalage entre les impressionnantes matrices et le rendu quelque peu différent mais tout aussi sensible de notre jeune chanteuse. Cause aussi à l’orchestration où les cuivres (saxophone, trompette et bugle, trombone) font bonne figure, qui à leur manière prolongent les propos et, surtout, font que ces enregistrements ne sont pas redites.

La Sido 2Dix titres seulement (Une sorcière comme les autres, Trop tard pour être une star et Carcasse pour Anne Sylvestre ; Ma maison, Septembre, Mon enfance et Nantes pour Barbara ; L’Écolier soldat, Le Boa et Les Tuileries pour Colette Magny) pour La Sido, en temps normal ACI, qui se révèle être également une belle interprète qui ne se contente pas de copier-coller mais habite les chansons qu’elle prélève à autrui, presque les fait siennes.

Selon l’auteure d’origine, selon les titres interprétés, le résultat est certes un peu différent. Car il est difficile d’imprimer sa marque dans certains titres tant ils sont gravés en nous dans leur interprétation d’origine. Ainsi Nantes et sa tragique rue de la Grange aux loups. On doit alors se contenter d’une interprétation impeccable et d’une orchestration soyeuse, teintée jazz.

C’est la réunion de trois univers distincts, de trois vies en tous points différentes, que sans doute personne n’avait encore songé à réunir, et qui, par un je ne sais quoi, une magie presque, fait cohérence. Et pourtant, à écouter chaque chanson… L’univers ouvrier de Magny semble si éloigné du monde de Barbara. Et Sylvestre est encore autre chose. Cette rencontre, surprenante, est une vraie bonne idée. Plus encore, c’est une réussite.

 

La Sido, Filles de vague et de ruisseau, La Roue Voilée autoproduction 2024. Le site de La Sido, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit d’elle, c’est là.

 

« Trop tard pour être une star » : Image de prévisualisation YouTube

« Mon enfance » : Image de prévisualisation YouTube

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