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Clou, l’évidente émotion

Clou Photo d'archives ©Vincent Capraro

Clou Photo d’archives ©Vincent Capraro

Deuxième album de Clou, jeune auteure-compositrice découverte en 2020 avec son premier opus ; Orages. Ce second volet s’intitule À l’évidence. Un titre qui évoque l’ouverture, le dévoilement, la vérité. Un album pour se dire tout, alors ? On dirait que.

Une chose est sûre : le disque est un reflet de son auteure. Elle en a écrit et composé la totalité des onze chansons (en collaboration pour trois d’entre elles), y joue de la guitare et assure les chœurs, a assisté son réalisateur pour les programmations et signe même les dessins qui ornent le beau livret. Implication maximum donc, pour une artiste bien décidée à tracer son chemin.

Musicalement, nous sommes en pleine pop-folk, élégante et aérienne, avec des jolies guitares, des chœurs et des cordes quand il le faut, pour des chansons dont les mélodies glissent sans peine dans l’oreille. C’est doux, frais, léger. Les arrangements mettent le chant (très maîtrisé) en valeur, sans jamais prendre le dessus pour se faire remarquer. Excellent travail du réalisateur, Stan Neff.

CLOU 2024 oct Àl'évidence 500x500Cette forme légère ne doit pas masquer le fond des chansons. Bien qu’adepte d’un minimalisme évitant de surligner le propos, Clou n’en a pas moins des choses à dire. Bien entendu, pop oblige, l’amour est au programme, qu’il soit naissant (À l’évidence) ou accompli (Cardigan), tandis que l’album s’achève avec un morceau choral (Gare de Lyon), morceaux de vie coupés en fines tranches par une observatrice entre deux eaux. Les autres chansons se révèlent beaucoup plus intimes, laissant deviner les tourments et les petites victoires de leur auteure. Il y est ainsi question de la si nécessaire amitié (Mon épaule), de la joie ressentie lors de moments de liberté fugace (Vélo), du mal-être de l’enfance (Laisser l’été) et de ces douleurs qu’on garde secrètes (Bleus), jusqu’au jour où l’on s’en libère dans un grand fracas de mots (Longtemps)…

L’émotion nous prend même de plein fouet avec deux titres consécutifs. Certes, le sourire, même amer, n’est pas absent du premier, ce Chant de Noël, qui ose avouer combien peuvent être pesantes les réunions familiales (« Familles je vous hais », écrivait l’autre…). S’en vient alors À l’arrière de la voiture, suite logique de la chanson précédente, qui évoquait déjà en passant la figure peu recommandable du paternel. Une chanson (autobiographique ?) mettant en scène un enfant victime comme sa mère d’un père violent. Des mots durs (Combien de temps ça dure / L’enfance finalement ?) chantés doucement, qui vont droit au cœur et touchent à jamais. Une confession sensible et impudique, chantée pourtant avec une pudeur extrême.

Ce deuxième album devrait permettre à Clou de s’installer solidement dans le paysage de la chanson française et d’y trouver sa place, celle d’une Barbara nourrie à la pop anglo-saxonne. Un si bel espace de délicatesse dans un monde trop bruyant, comment y résister ?

 

Clou, À l’évidence, Tôt ou Tard, 2024 La page Clou sur le site Tôt ou Tard, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit d’elle, c’est là.

« Bleus », vidéo-paroles octobre 2024 Image de prévisualisation YouTube
« Longtemps », clip officiel octobre 2024 Image de prévisualisation YouTube
« À l’arrière de la voiture », clip officiel novembre 2024 Image de prévisualisation YouTube

 

 

 

 

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