Sylvie Vartan, par amour ou par pitié
Par Frédéric Quinonero,
Le Dôme de Paris 8, 9 et 10 novembre 2024, Je tire ma révérence.
Frédéric Quinonero aime Sylvie Vartan, il lui a consacré une très belle biographie hommage, Les chemins de sa vie (Mareuil Éditions). Il nous donne ici sa réaction à chaud sur le spectacle d’adieux que Sylvie a voulu donner à son public, parce qu’il faut bien un jour quitter cette scène qu’elle aime tant :
« Je voulais réagir aux adieux de Sylvie Vartan avant qu’un jeune blanc-bec ou un vieux vautour ne s’en empare pour écrire quelque chose de blessant, de malveillant, qui aurait foutu en l’air toute une belle histoire. » FQ
Mais de quoi se mêle-t-il celui-là qui n’est même pas venu assister à son départ ! J’entends déjà les gardiens de la forteresse qui pourraient s’offenser de mes propos, mal les comprendre, en détourner le sens. Oui, de quoi je me mêle là-bas dans ma province où tous mes souvenirs d’elle m’accompagnent depuis toujours ? C’est triste, les départs. Comme vous, je déteste quitter les gens que j’aime, surtout quand on ne peut pas faire autrement. Je déteste vieillir et voir vieillir les êtres chers. Je n’aime pas voir les ravages du temps. Ça m’est insupportable.
Sylvie Vartan a tiré sa révérence ce week-end, au Dôme de Paris. On savait que ce moment allait venir. D’aucuns disaient même, ou le pensaient très fort, qu’elle aurait dû le faire bien plus tôt, il y a 20 ans, 10 ans, 5 ans. Comme elle, on refusait l’échéance. Quelqu’un qui a passé l’essentiel de sa vie sur une scène ne sait pas toujours partir au bon moment, un artiste veut toujours jouer les prolongations. Jusqu’à l’encore possible. Puis jusqu’à l’impossible. Et le public égoïste ne demande qu’à le retenir. Notre Sylvie, notre plus belle, a voulu danser et chanter pour nous jusqu’à bout de course. Et elle a voulu partir avec faste et magnificence ! Convoquant les plus grands, s’entourant des meilleurs magiciens de la scène. Rêvant comme elle l’a toujours fait, depuis toute petite, au plus beau spectacle du monde. Pour voir briller dans la salle (comble) des milliers d’étoiles dans les yeux des gens. Pour satisfaire ce public qui va tant lui manquer désormais. Jusqu’à lui offrir à 80 ans la mémorable chorégraphie de ses 30 ans, sans peur du ridicule ! Un festival de lumières, des danseurs jeunes et virevoltants, des choristes efficaces, de très beaux costumes (la robe blanche angélique du final est somptueuse). Tout y était ou presque pour que la fête soit parfaite.
Je ne peux pas dire que j’étais enthousiaste à la vue des images sonores qui ont défilé sur Facebook depuis vendredi soir. Bien sûr, les vidéos faites à l’iPhone rendent rarement justice à l’artiste, mais je sentais bien dans ce que je voyais, en dépit de tout l’enrobage fastueux, une artiste en fin de route. J’étais doublement triste, et j’avoue m’être fait des réflexions pas toujours bienveillantes, moi qui le suis habituellement dans mes livres. Alors je me suis empressé d’appeler mes amis, ceux qui partagent ce même amour pour elle, pour recueillir leur avis. J’ai attendu jusqu’à aujourd’hui que la tristesse, teintée de navrement, s’apaise. Et je sais que, si j’avais été là-bas, je serais aujourd’hui dans le même état d’esprit que ceux qui y étaient et que j’embrasse ici, faute d’avoir pu le faire in situ.
Reconnaissant de tout ce qu’elle s’est efforcée de donner. Enveloppé de cet amour éternel. Triste, certes, mais juste parce que la vie est ainsi, qui sépare ceux qui s’aiment.
Bravo et merci, madame ! Pour tout.
- Frédéric QUINONERO
Prolongations de ce spectacle au Palais des Congrès les 24, 25 et 26 janvier 2025.
Sylvie Vartan et David Hallyday, « Sang pour sang » (vidéo StéphaneBertrand92) 9 novembre 2024
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oui la vieillesse est un naufrage pour tous même avec des millions d’euros la dégradation ne se monnaye pas mais SYLVIE le sait mieux que personne pour avoir elle-même dit que son premier mari ne ressemblait plus à celui qu’elle avait tant adoré ? J’aime cette dame pour son honnêteté morale et ceci seules les réfugiés ou émigrés connaissent exactement le poids de chaque syllabe.