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Elsa Gelly « La mélodie d’Alzheimer »

GELLY Elsa chante Vincent Roca 2007 Larguez les amours 500x500(…) Oui mais celui qui perd ses clés
Et même l’usage de ses pieds
Alzheimer
(…) Oui mais celui qui a oublié
L’goût du sucré du salé
Alzheimer
(…) Oui mais celui qui est dans son coin
Ni oui ni non ni plus rien
Alzheimer
(…) Oui mais celui qui sait plus trop 
S’il fait froid ou s’il fait chaud
Alzheimer

Elsa Gelly

Paroles Vincent Roca, Musique David Richard et Pierre-Marie Braye-Weppe. Extrait de l’album « Larguez les amours » 2007

21 septembre 2024, Journée mondiale de Lutte contre la maladie d’Alzheimer.

Dans ce disque de 2007 qui fait suite à un spectacle, Elsa Gelly met sa voix et tous ses talents d’interprète au service des mots virtuoses de pure poésie de Vincent Roca, passant par tous les registres, tendresse, provocation, absurdité, surréalisme, pour dénoncer toutes les calamités qui nous accablent dans ce monde, comme la cigarette de ce Prince charmant. Le but est de toucher, voire de frapper fort et l’orchestration est aussi décoiffante et variée que les textes, au nombre de seize, plutôt noirs et osés. Un disque tout à fait moderne et prémonitoire, et diablement séduisant, où le genre s’abrite sous l’hermaphrodisme de l’escargot. Les amours y sont libres et parfois dangereuses, l’Europe y est dogmatique et libérale, en un credo qui laisse peu d’espoir à l’œcuménie, l’automne tragiquement de saison, les JT aussi envahissants qu’indigestes, et c’est peu dire, et la société tout entière en prend pour son grade pendant que les vaches paissent
Il n’est pas trop tard pour découvrir ce petit bijou d’album, qui n’a pas pris une ride et se révèle a posteriori un vrai brulôt, genre cabaret berlinois. Plutôt que de vous le détailler chanson après chanson, je vous incite à l’écouter de près.

Les  sujets les plus graves, comme le temps (de chien) et ses ravages « Moi j’aurais tué père et mère / Pour garder mes parents vivants / Maintenant pour venger ma mère / Je n’ai plus qu’à tuer le temps », ou donc la maladie d’Alzheimer, sont traités avec une certaine férocité : s’il y a de multiples façons fort peu agréables de passer à trépas « Ah, ça, il meurt », cette maladie que nous redoutons tous et qui vous efface peu à peu n’est-elle pas encore pire ? Reste l’espoir  d’y trouver enfin un remède, et en attendant, on exorcise nos peurs. 

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